UN NOUVEAU SOUFFLE POUR LA GAUCHE

Publié le par SD32

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l’appel du mouvement RéSo,
Réformistes & Solidaires à une véritable refondation de la Gauche.



Je rénove, tu rénoves, il rénove… Si cette nouvelle conjugaison de la gauche politique résonne comme une comptine d’enfant, elle ne parvient pas à camoufler l’évident opportunisme d’un certain nombre de ses interprètes.

Pourtant, il ne s’agit pas de se payer de mots à bon compte. Bien plus qu’une énième rénovation de façade, la gauche est en demeure de mettre en œuvre une profonde refondation sous peine de disparaître du paysage politique, culturel et social de notre pays.

Refondation des idées bien sûr, du « logiciel » de gauche comme l’on dit dans ce volapük désincarné des théoriciens de l’adaptation permanente qui a remplacé la dialectique marxiste dans la boîte à outils de la bataille culturelle.

Refondation des représentations collectives également avec l’émergence nécessaire d’un nouveau personnel politique, plus en phase avec la société, plus représentatif de sa diversité, plus dégagé de l’exercice d’un pouvoir révolu.

Mais aussi et surtout, refondation des structures et des pratiques politiques.

L’offensive du capitalisme mondial et le renoncement des partis de gouvernement à toute forme d’alternative à la prédation libérale ont eu raison des formes spécifiques de ce qu’on appelait il y a peu encore le « modèle français » : solidarité, partage, justice sociale, émancipation, égalité réelle.

Face à ce mouvement international de destruction, l’heure n’est plus à l’adaptation mais à l’invention. Or, dans les partis de gauche, le mot à la mode n’est plus "conquête", mais "résistance".

La gauche n’a pas tant perdu la bataille des idées qu’elle n’a déserté le champ de la création, de l’audace et de l’imagination.

Les vingt dernières années ont vu émerger une nouvelle scène militante, enthousiaste, inventive et volontaire. Protéiforme et dégagée des contingences propres aux organisations traditionnelles, elle démontre, dans chacun des combats qu’elle mène, la vivacité de la conscience critique. Les acteurs de cette gauche citoyenne sont multiples et leurs contours organisationnels souvent difficiles à cerner.

Pourtant, de collectifs en appels, de manifestes en tribunes, ils constituent aujourd’hui un réseau efficace, mobilisateur et exigeant. Tous ces citoyens ont gardé confiance en l’action collective et sont convaincus que le rassemblement des énergies peut créer les rapports de force nécessaires à la mise en œuvre d’un projet de société partagé, solidaire et réformiste.

Nous constatons, jour après jour, campagne après campagne, que, dans le village global de la solidarité, ces milliers de personnes sont à pied d’œuvre. Mais les connexions sont souvent rompues et de manière de plus en plus anachronique, le "peer to peer" politique ne fonctionne pas.

C’est pourquoi nous croyons qu’une dynamique doit être enclenchée par ceux qui agissent déjà pour rendre le monde plus solidaire dans une démarche qui, parce qu’elle exige des gestes concrets pour des résultats immédiats, est réformiste.

Cette dynamique de refondation doit se construire sur des combats identitaires et collectifs parce que nous savons que l’individualisme consumériste même paré des atours de la modernité est mortifère pour notre société.

C’est de cette confrontation des champs d’action et d’expérience sur la base de valeurs communes que naîtra une nouvelle forme d’interrogation du Politique, un nouveau réformisme qui ne sera pas le dernier avatar d’un courant autoproclamé antilibéral et passé maître dans l’art dérisoire de la dénonciation et de l’indignation, une « nouvelle gauche » qui ne renie pas son héritage mais ne se limite pas au paradigme déjà suranné du penser global – agir local.

UN NOUVEAU SOUFFLE POUR LA GAUCHE


Cette démarche n’a pas vocation à pointer du doigt l’irresponsabilité présumée des organisations politiques traditionnelles, à opposer une présumée « gauche de salons » à une utopique « gauche de la rue » ou à légitimer la reconnaissance d’un « mouvementisme » qui ne saurait tenir lieu de comportement politique.

Nous restons convaincus que la renaissance de la gauche ne peut se limiter à de simples accords d’appareils, à des glissements circonstanciels d’alliances ou à l’appel empreint de renoncement à une gauche « moderne » ou « pragmatique ».

Si la gauche associative, citoyenne et syndicale n’a pas naturellement vocation à concurrencer les partis sur la scène électorale, nous savons également que ces derniers ne peuvent être refondés sans s’appuyer sur ce que fait, sur ce qui fait la gauche au quotidien.

Dans le chantier ouvert de la refondation, c’est dans cette véritable gauche du réel - associative, syndicale et citoyenne – que les partis trouveront un nouveau souffle. Et les forces nécessaires pour se relever.
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K
Un propos intéressant et bien construit. Les choses bougent, se heurtent et se mélangent. C'est signe de vitalité. Sur la question du capitalisme n'est il pas plus pertinent de pointer la financiarisation que le capitalisme. Car qu'elle est aujourd'hui l'alternative mondiale au capitalisme ?
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