Haro sur le service public : 10 000 suppressions de postes dans l'Education nationale

Publié le par SD32

Avec cynisme et détermination, le ministre de l'éducation, Xavier Darcos, vient d'annoncer quelques 10 000 suppressions de postes, en 2008 dans l'éducation nationale. Il a  précisé que des arbitrages seraient pris "au mois d'août" sur la répartition entre ministères du non-remplacement annoncé par Eric Woerth de 30 000 à 40 000 fonctionnaires partant en retraite. Il s'est dit convaincu qu'il était possible de "trouver des ajustements".
On le voit bien, la machine à broyer le service public est en route. Mais nous étions avertis puisque Nicolas Sarkozy a toujours dit qu'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne serait pas remplacé. Et nos concitoyens qui n'avaient pas tout compris l'étaient également.

aschieri.jpgGérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, principale fédération de l'éducation, a immédiatement dénoncé une "logique comptable à courte vue, qui sacrifie l'avenir, compromet l'objectif d'assurer la réussite de tous et laisse présager un nouveau creusement des inégalités".

Ces suppressions entraîneront notamment "une dégradation des conditions de travail et des conditions d'enseignement", a-t-il dit, prévenant que "si ces annonces se confirment, la FSU fera tout pour organiser la riposte la plus unitaire possible".

Le SNES-FSU, principal syndicat des collèges et lycées, a rejeté une "saignée pour l'éducation nationale", alors que "les effectifs à la rentrée 2008, tels qu'ils sont prévus par le ministère, augmentent de plus de 20 000 élèves".

 

L'UNSA-éducation , par son secrétaire général, Patrick Gonthier, a vilipendé "la dégradation brutale et programméePatrick-Gonthier-UNSA-EDU.jpg de l'emploi public" et "ce pilotage par la seule approche budgétaire". "Ce ne sont donc pas les exigences d'un service public de qualité, au service de la réussite de tous les élèves qui priment, mais bien la seule obsession comptable "  , a-t-il estimé .

"Alors que l'éducation nationale manque déjà d'encadrement, et particulièrement dans les lycées, le ministre annonce une nouvelle réduction de postes pouvant mener à une inquiétante augmentation du nombre d'élèves par classe et à une dégradation des conditions de vie dans les lycées", a précisé Tristan Rouquier, président des lycéens de la FIDL.

L'annonce de M. Darcos est "ahurissante et inacceptable", a jugé , de son côté, Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp, le principal syndicat de l'enseignement primaire. "Une telle mesure, si elle était confirmée, poursuivrait la remise en cause de la scolarisation des élèves en maternelle, alourdirait les effectifs par classe, rendrait encore plus difficile la scolarisation des enfants en situation de handicap, et hypothéquerait toute possibilité d'amélioration et de transformation de l'école", assure M. Moindrot, dans un communiqué. "Cette mesure est d'autant plus inadmissible que les effectifs dans le premier degré sont en hausse constante depuis 2001 : le ministère prévoit une hausse démographique telle qu'en 2015 le nombre d'élèves aura augmenté de 176 000 élèves par rapport à 2005", ajoute le communiqué. Et de conclure : "Si ces annonces se confirment, le SNUipp, avec la FSU, cherchera à organiser des actions les plus unitaires possibles."

Source AFP Le Monde
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article