Robert BADINTER estime que les tests ADN sont "des pratiques inutiles et blessantes"

L'ancien président du Conseil constitutionnel Robert Badinter estime que le recours aux tests ADN pour le regroupement familial va instaurer "des pratiques inutiles et blessantes pour de simples raisons de police d'immigration", dans une interview au Parisien ce mardi.
Le recours à ces tests est prévu dans un amendement au projet de loi sur l'immigration qui doit être voté mardi soir par le Parlement.
"La nouvelle version évite certains défauts de l'amendement Mariani", estime le sénateur PS. "
Mais, ajoute-t-il, " le texte n'en reste pas moins une usine à gaz qui se révèlera impraticable". " Il a pour but de décourager les demandeurs et donc restreindre le regroupement familial, qui est pourtant un droit pour l'étranger établi légalement en France", souligne-t-il.
" Le rejet par la France de l'état civil des pays concernés ne peut que les blesser. Surtout, les immigrés ressentiront le fait que la loi française prend à leur égard des dispositions qu'elle interdit à l'égard des Français et qui touchent à l'intimité et à la dignité des personnes", estime M. Badinter.
Pour l'ancien président du Conseil constitutionnel, "il ne faut pas recourir à des pratiques inutiles et blessantes pour de simples raisons de police d'immigration. Il faut respecter les lois de bioéthique de 1994 et 2004, qui écartent les usages de la génétique à des fins autres que médicales et de recherche scientifique".