L'eurodéputé Michel Rocard sur la situation de l'Europe

Publié le par SD32

undefined

Selon Michel Rocard, invité à s'exprimer récemment devant un parterre de Bruxellois , le traité européen de Lisbonne, s'il répond à certaines des critiques formulées en 2005 et permet de renforcer la présidence du Conseil européen en évitant les rotations et en la maintenant pendant deux ans et demi, ne marque pas, sur le fond, d'avancée majeure.

En effet, face à la dérive morale de possédants investissant dans des valeurs volatiles et spéculatives, l'Europe se trouve exposée aux caprices d'une économie sujette à de nombreuses crises. La part des revenus salariaux et sociaux a chuté drastiquement dans les revenus, exposant les gens aux aléas boursiers et immobiliers, dont les valeurs stagnent.

Aujourd'hui, la crise des subprimes commence à peine à toucher l'Europe, alors que le pic des remboursements devraient seulement être atteint en mars ou avril prochain.


Face à cette situation, et contrairement aux dogmes libéraux qui posent que c'est par insuffisance de libre circulation que ces problèmes se rencontrent, le cas du relèvement spectaculaire de l'Irlande, ou celui de l'Espagne, dans une moindre mesure, montre au contraire l'importance de la solidarité européenne et des transferts comme condition d'un décollage économique. Or, le budget européen a été limité, y compris par le gouvernement français de droite, et les transferts vers l'Est ne permettront pas ces relèvements.

L'Union européenne se trouve donc aujourd'hui dans la situation d'un "géant économique", mais endormi par le frein permanent des Britanniques, relayé par certains nouveaux entrants depuis 2004, qui ne rêvent que d'une grande Suisse, à l'heure même où la mondialisation impose de construire un ensemble qui pèse davantage face à la Chine,
les légions d'ingénieurs indiens, ou les Etats-Unis. Les divisions présentes laissant libre-cours à l'individualisme des Etats, ne font que l'affaiblir.

L'exemple de Galileo en montre encore la preuve, laissant échapper plus qu'un marché, un espace d'information entièrement sous contrôle extérieur, comme internet.


Cyril COTONAT
Socialisme & Démocratie 32 ( d'après S&D 75 )
 
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article