Elections américaines : vers un " mini thuesday " ?

Publié le par SD32

undefinedS'il est probable que le « clan Clinton » a volontairement concédé la Caroline du Sud pour mieux enfermer Barack Obama dans le rôle du " candidat des noirs ", on ferait une grave erreur en pensant que le résultat de samedi valide cette stratégie. 

Comme le note un sondage " sorti des urnes " de CNN, Obama fait jeu égal avec sa rivale chez les hommes blancs (27% contre 28%) et la devance nettement chez les blancs de moins de 40 ans (40% contre 30%).

La fracture générationnelle, principale constante depuis le début des primaires, sort ainsi amplifiée de Caroline du Sud où Obama ne perd que chez les plus de 65 ans. Aussi embêtant est le rôle joué par Bill Clinton - considéré comme important pour 58% des votants - qui sème le doute sur le véritable candidat des Clinton au bureau ovale. Mais la plus mauvaise nouvelle pour Hillary est sans doute la participation : 530 000 personnes se sont déplacées pour ces primaires démocrates, beaucoup plus qu'en 2004 (300 000) et même davantage que chez les républicains une semaine plus tôt (440 000). A l'heure où la question primordiale va devenir « qui peut battre le candidat républicain ? » , cette capacité de mobilisation dans un Etat que les démocrates n'ont plus emporté depuis plus de 30 ans est un argument de poids pour le sénateur de l'Illinois.undefined


Autant d'éléments qui relancent le suspense à une semaine du « super-tuesday ». Pour l'heure, les sondages (qui rappelons-le se sont tompés de plus de 15 points au New-Hampshire comme en Caroline du Sud) accordent 16 des 22 états en jeu à la sénatrice de New-York. Sa victoire semble plus que probable dans son état d'élection et dans sa banlieue du New-Jersey, tandis que les hispaniques (souvent critiques envers une « affirmative action » favorable aux noirs aux dépens des immigrants sud-américains) semblent devoir la choisir en Californie ou dans l'Arizona.

Mais si l'ampleur des résultats devaient confirmer les votes très serrés du New Hampshire ou du Nevada, rien ne garantit que le super-tuesday n'accouche pas d'une souris et que l'on ne doive pas sortir la règle à calcul.


On se souvient en effet qu'en l'an 2 000; un demi-million de voix d'avance n'avaient pas suffi à Al Gore pour entrer à la maison blanche. On sait moins que le système est tout aussi complexe à l'occasion des primaires...

Les délégués à la convention démocrate sont attribués dans chaque Etat en mixant représentation proportionnelle et prime majoritaire aux candidat arrivés en tête dans les différents comtés. Comptablement, Hillary Clinton n'a selon ce mode de scrutin toujours pas remporté de primaire : Obama a gagné un délégué de plus qu'elle dans dans le Nevada et fait match-nul dans le New Hampshire, qu'elle avait emportés en voix . La victoire sans bavure d'Obama en Iowa ne lui a donné qu'un délégué d'avance sur Clinton, et deux sur Edwards pourtant arrivé second.. Seule la Caroline du Sud a de fait produit un résultat cohérent, qui place à cette heure Obama en tête de la course avec 63 délégués contre 48 à Clinton et 26 à Edwards.


Cette équation déjà compliquée serait néanmoins trop simple si l'on y ajoutait deux inconnues... Il y a d'abord, le trouble-jeu de John Edwards qui, en se maintenant jusqu'au super-tuesday, peut espérer glaner 200 à 300 délégués monnayables à prix d'or pour permettre à l'un des deux favoris d'atteindre le « magic number » de 2 025. Il y a enfin le vote des « super-délégués », 800 grands élus du parti qui s'ajoutent aux 3 200 délégués élus lors des primaires et dont les trois-quart n'ont toujours pas fait part de leur choix. Ces super-délégués, dont la présence à la convention vise davantage à afficher l'unité du parti sur la photo de famille plus qu'à peser sur le choix du candidat, pourraient avoir cette année une importance cruciale.

Source etmaintenant.over-blog.com
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