Hillary Clinton et Barack Obama engagés dans une longue compétition

Publié le par SD32

les-3-d--mocrates-US.jpgA quelques jours des primaires du "Super Mardi", le champ s'est subitement éclairci. De seize candidats, début janvier, le nombre des prétendants sérieux à la succession de George Bush est tombé à cinq : deux démocrates et trois républicains.

Du côté républicain, Rudolph Giuliani, l'ancien maire de New York, a annoncé son retrait, moins de 24 heures après sa cuisante défaite de Floride. Il a apporté son soutien à son ami John McCain, "un héros américain. a-t-il dit. Et l'Amérique est en mal de héros." M. Giuliani étant détesté par les évangéliques, il n'est pas sûr que son ralliement apporte beaucoup à M. McCain, qui a déjà beaucoup de mal à les convaincre. La semaine dernière, le soutien du New York Times au sénateur leur était déjà apparu des plus suspects.

Le soutien de M. Giuliani est en revanche important dans le contexte de la bataille de New York. Les primaires dans cet Etat, tout comme dans le New Jersey, sont organisées sur le modèle " winner takes all ", c'est-à-dire que le gagnant emporte tous les délégués d'un coup. M. McCain devait également recevoir jeudi le soutien du gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, dont il a pris soin de soutenir le plan de limitation des émissions de gaz à effet de serre. Il est désormais le clair favori.

Du côté démocrate, le populiste John Edwards a lui aussi annoncé son retrait, dans un discours à la Nouvelle Orléans. M. Edwards semble avoir calculé qu'il n'aurait pas assez de délégués pour peser sur la nomination du candidat, à la Convention de la fin août. Il n'a apporté son soutien à aucun de ses rivaux. Hillary Clinton et Barack Obama se retrouvent désormais en tête-tête, pour un affrontement qui commence dès jeudi par un débat télévisé à Los Angeles, et qui risque de se poursuivre bien au-delà du 5 février.

C'est la première fois que les partis tiennent des primaires quasi-nationales. Le vote du " Super Mardi " concerne 21 Etats, du côté républicain, et 22 du côté démocrate (en comptant les expatriés, qui voteront sur Internet). En une seule journée, 41% des délégués doivent être choisis côté républicain, 52%, côté démocrate.

Chez les républicains, Mitt Romney, l'ancien gouverneur du Massachusetts, espère être en tête dans son Etat du Massachusetts, ainsi que dans les Etats des Rocheuses. John McCain vise son Etat de l'Arizona, ainsi que la Californie et New York. Le pasteur Mike Huckabee est en tête en Géorgie, dans l'Arkansas et plusieurs autres Etats du sud, selon des sondages réalisés avant la victoire de John McCain en Floride. Son maintien fait le jeu de M. McCain en soustrayant des voix ultra-conservatrices à M. Romney.

Du côté démocrate, le système est très compliqué. Les délégués sont répartis à la proportionnelle, ce qui risque d'empêcher que se dégage un vainqueur (si un candidat reçoit 59% des voix et l'autre 41%, il est possible qu'ils se voient attribuer 2 délégués chacun). Les stratèges électoraux en sont à viser les circonscriptions qui ont un nombre impair de délégués pour essayer de prendre l'avantage. David Axelrod, le conseiller de M. Obama, a déjà prévu que " l'un de nous sera en tête, mais pas de manière décisive, l'autre sera derrière, mais pas de manière décisive, et cela continuera comme cela pendant un moment ".

Le système se complique encore par l'addition de " délégués non engagés " (unpledged ) et de super-délégués, qui ne sont pas élus par la base mais désignés, pour les premiers, par les responsables locaux, ou, qui sont, comme les seconds, membres de droit de la Convention (le président Bill Clinton est un super-délégué, de même que tous les élus.) Selon le New York Times, il devrait y avoir 796 super-délégués cette année, soit autant que les délégués attribués à la Californie et New York combinés. Mme Clinton est largement en tête dans cette catégorie, créée en 1980 pour donner aux responsables du parti la possibilité de tempérer les ardeurs de la base.

Selon les sondages, Mme Clinton est en tête à New York, en Californie, dans l'Arkansas et le New Jersey. M. Obama, dans son Etat de l'Illinois, dans le Colorado, en Alaska et dans plusieurs Etats du sud, comme la Géorgie. Pour M. Obama, une course contre la montre s'est engagée en Californie, où les indépendants peuvent participer à la primaire. Il compte sur le sénateur Ted Kennedy, artisan d'un compromis sur l'immigration au Sénat, pour plaider sa cause auprès des électeurs hispaniques.

Source Le Monde.fr

Publié dans Primaires démocrates

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