Obama, le nouveau rêve américain

L’année 2008 commence tout juste… Avec cette morosité qui, depuis des années, pèse un énorme poids. Le poids de ces conflits qui font se vautrer (voire jubiler) certains dans la dénonciation du “choc des civilisations”. Et puis soudain, ou presque, un homme porte une voix différente. Témoigne d’un autre parcours, propose une autre analyse. Et il est américain.

Barack Obama s’apprête-t-il à entrer dans l’histoire ? Beaucoup n’osent y croire. Mais l’espèrent si fort… Leurs prières pourraient devenir si assourdissantes qu’elles en feraient trembler le cours du monde. Politique internationale, relation à la religion, droit à l’avortement, mariage gay, santé, emploi, diversité… Loin d’un consensus inodore et sans saveur, Obama apparaît comme l’homme du dialogue authentique, de la tolérance, de la réconciliation et de la réforme.

Sa force ? Conjuguer le métissage de la pensée (ouverte) au métissage de l'expérience (multiple). Premier “candidat noir”, de mère américaine et de père kenyan, le gars Barack, qu'il soit élu ou pas, est déjà porteur d’une immense et intense victoire : il n’est pas la voix d’une communauté, mais bien celle d’un élan qui, toutes couleurs confondues, dépasse les logiques de groupes pour poser les bases d’un avenir commun.

Voilà de quoi nous faire, nous Français, réfléchir. Et si l’on arrêtait de crier systématiquement au “grand méchant loup communautariste” ? Nous réfugier systématiquement derrière notre “spécificité égalitariste” pourrait bien risquer de nous faire passer définitivement à côté de la reconnaissance de notre diversité (et de sa richesse). En la matière, nous n’avons aucune leçon à donner. Au mieux, une expérience à partager.

En votant massivement pour Obama, les démocrates américains ont ouvert une brèche. Significative. Alors… 2008, année métisse ? Let’s have a dream…