Collectif national Socialisme & Démocratie : l'appel du 18 mai

Publié le par SD32

Un an après son élection, Sarkozy échoue déjà. La crise institutionnelle qui s’était nouée dans les dernières années de Jacques Chirac, est de retour. La France est en panne, le pays souffre, les Français sont en colère, les mouvements sociaux se multiplient autour du pouvoir d’achat.

La crise et la division à droite affleurent. Le tout dans une crise économique majeure et une crise écologique et alimentaire sans précédent. De leur côté, les gauches européennes peinent à construire une alternative électoralement viable et économiquement crédible. La gauche française ne s’est toujours pas retrouvée au niveau national malgré des victoires électorales remarquables.

Au-delà d’une alternative à l’UMP, qui se doit d’être fondée, c’est la nouvelle gauche du monde occidental qu’il faut faire émerger. Pour ce faire, il s’avère indispensable de penser le monde, de prendre l’exacte mesure de l’expansion, depuis 30 ans, du capitalisme globalisé, de répondre à la crise écologique et à une meilleure répartition des ressources rares.

Ces défis nous obligent à redéfinir les rapports sociaux à partir d’un cadre géopolitique pertinent. Il est nécessairement européen. Il s’agit d’organiser ainsi de nouvelles marges de manoeuvre, une compétitivité optimale. Il s’agit d’assurer dans les secteurs productifs confrontés à la concurrence internationale, le confortement des services et des espaces non marchands; et un réarmement des forces du travail face à la mutation accélérée du capital. C’est l’enjeu pour toute une génération socialiste.

La triple défaite de suite aux présidentielles est à analyser au regard de cet enjeu historique. Ce triple échec démontre la nécessité de tout repenser, de tout revisiter, de tout rebâtir. Depuis un an, nous avons travaillé à cette réorientation générale de la gauche, pour changer la France, que nous n’avons pu faire aboutir lors des présidentielles autour de DSK. Ce dernier reste pour nous un espoir pour la France.

Depuis, nous avons enregistré un premier succès avec la nouvelle déclaration de principe qui emprunte largement au manifeste pour la rénovation que nous y avions adopté en août 2007. Cette déclaration de principe est un premier pas, il ne doit pas être dénaturé lors de la convention nationale, ni minoré ou relativisé.

Nous allons maintenant aborder la phase des contributions. Puis il y aura celle des motions. Puis nous aborderons le congrès lui-même. Et enfin l’élection du Premier secrétaire sera posée. Après nous aurons d’autres combats. Avant que le temps des présidentielles ne s’impose à nous. A chaque étape nous voulons construire une alternative crédible et moderne à la droite.

Celle-ci ne se réduit pas à trouver un champion. Même si, sous la Vème république, cette question est incontournable. Elle viendra en son temps. Le Nicolas Sarkozy actuel ne saurait être comparé en terme d’opinion à celui qui il y a un an triomphait. Les Français ne nous demandent pas un présidentiable tout de suite, mais une alternative claire.

La feuille de route de la gauche est tout à la fois simple et complexe : créer la dynamique majoritaire qui soit tout à la fois efficace électoralement et crédible en terme gouvernemental. Elle nécessite audace et union. Réduire le prochain congrès à une lutte de présidentiables, c’est tout à la fois le stériliser et prendre le risque d’une division durable. Nous avons, nous le savons, des responsabilités dans ce congrès, pour protéger le débat, promouvoir de claires rénovations, clarifier la stratégie et unir.

Spontanément nous ne mettons pas tous les acteurs sur le même plan. Nous nous déterminerons sur la base de critères fondamentaux: le rapport à la politique, le sens du collectif. Nous mèneront les discussions à partir de nos exigences: la modernisation doctrinale, le renouvellement des formes d’organisation et de désignation à la présidentielle. Mais ce n’est pas le sujet du moment.

La question est de construire une majorité claire autour d’une rénovation radicale, d’une stratégie qui soit celle d’un large rassemblement de la gauche dans et autour du Parti socialiste, ouvert à tous les partis et mouvements politiques et associatifs décidés à participer à la définition et à la mise en oeuvre d’une alternative politique, d’un mode de désignation de notre candidat qui s’articule autour d’une primaire de la gauche.

Nul n’est à priori exclu de ce triptyque, encore faut-il qu’il y réponde. Nous souhaitons donc poursuivre ce débat autour d’une contribution réellement rénovatrice. Nous nous adressons en ce sens aux amis de Arnaud Montebourg et de Martine Aubry.

Nous souhaitons que cette contribution indique clairement le chemin à suivre dans la continuité de notre Manifeste. Nous élargissons notre équipe à une vingtaine de jeunes responsables pour animer dans le parti cette phase contributive. Nous participerons à tout espace réel de discussion permettant de travailler à nos objectifs.

Nous nous adressons à l’ensemble des militants socialistes et des sympathisants pour qu’ils nous aident à faire triompher une véritable rénovation qui puisse « ré-enchanter » la gauche, lui donner espoir et capacité au changement. Ensemble créons les conditions d’une dynamique vertueuse permettant de combattre au quotidien Nicolas Sarkozy et de gagner dans l’union en 2011.

Evitons les querelles subalternes, les règlements de comptes ou les calculs de second ordre. Il s’agit d’un gigantesque effort collectif auquel nous vous appelons, nul ne pourra gagner sans une gauche profondément renouvelée dans tous les domaines. C’est l’enjeu du débat autour des contributions.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article