Du rififi chez nos camarades de la motion A

"C'est un homme de droite ouvert. La crise est suffisamment grave pour qu'on respecte ce qu'en dit le président sans y voir, en plus, de la manœuvre politicienne", déclarait même Michel Rocard. L’ancien Premier Ministre ajoutait également qu’il pouvait "y avoir une grande convergence entre une droite réformiste et intelligente - ce qui est le cas de Nicolas Sarkozy - et une gauche non révolutionnaire".
Des propos surprenants, voir inqualifiables, qui mettent même le réformisme à toutes les sauces. Lorsque l’on sait que Michel Rocard soutient, pour le prochain congrès de Reims, la motion A de son nouvel ami Bertrand Delanoë, lequel se qualifie d’ailleurs de socialiste-libéral, il y a là de l’inquiétude et de sérieuses interrogations à faire valoir.
Jean Christophe Cambadélis ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Il réplique à Michel Rocard qu’il a commis un faux pas : " face à la crise, Nicolas Sarkozy et François Fillon appellent à l’union nationale. Michel Rocard, en évoquant l’alliance de la droite réformiste incarnée par Nicolas Sarkozy et de la gauche non révolutionnaire, fait de même. Le pays a moins besoin d’une union des puissants que d’une autre politique. La tentation de l’union nationale est une réponse de forme à une question de fond. On ne peut pas répondre à la crise en poursuivant ou cautionnant la politique actuelle " précise-t-il
L’autre compagnon de route du tandem Delanoë – Rocard, François Hollande, encore premier secrétaire a dû rectifier le tir, refusant ce jour l'appel à l'unité nationale lancé par le Premier ministre pour faire face à la crise financière internationale.
"Si l'unité nationale ça consiste à demander à la gauche de soutenir une politique qui échoue, sûrement pas!", a lancé François Hollande lors d'une conférence de presse au siège du parti. "Demander aux Français de participer à l'unité nationale, d'accepter des sacrifices supplémentaires quand sont exonérées de toute contribution les plus grandes fortunes de notre pays, c'est inacceptable", a-t-il jugé.
"On demande l'unité nationale des fourmis pour solder les comptes de la cigale", a même dénoncé François Hollande.
Du rififi donc chez nos camarades de la motion A , mais est-ce si surprenant !
Philippe PUGNET