Dominique Strauss-Kahn : " " On ne fait pas assez vite, pas assez fort, pas assez rapidemment "

Ce sentiment, à n'en pas douter, a été partagé par beaucoup.
C'est avec une certaine clarté dans ses propos et tout autant de conviction dans son analyse que Dominique Strauss-Kahn nous a expliqué les origines de " cette crise de la régulation " que nous traversons actuellement.
Selon lui " l'étincelle " c'est " ce qui s'est passé dans le marché des subprimes - le fameux marché immobilier américain-" et par voie de conséquence c'est " cette accumulation de dettes non controlées qui est à l'origine de ce que nous vivons. "
" La conséquence, ça a été le ralentissement de la croissance , parce que devant toutes ces dettes, tout le monde a eu peur, les banques n'ont plus prêté...et comme il n'y a plus eu de crédits, la croissance s'est effondrée. Les pays qui n'étaient pas directement touchés - comme les pays d'Afrique - ont finalement été touchés: c'est comme ça que c'est devenu une crise mondiale, partie d'une petite étincelle dans un coin et qui finalement a embrasé tout le système."
C'est avec une certaine clarté dans ses propos et tout autant de conviction dans son analyse que Dominique Strauss-Kahn nous a expliqué les origines de " cette crise de la régulation " que nous traversons actuellement.
Selon lui " l'étincelle " c'est " ce qui s'est passé dans le marché des subprimes - le fameux marché immobilier américain-" et par voie de conséquence c'est " cette accumulation de dettes non controlées qui est à l'origine de ce que nous vivons. "
" La conséquence, ça a été le ralentissement de la croissance , parce que devant toutes ces dettes, tout le monde a eu peur, les banques n'ont plus prêté...et comme il n'y a plus eu de crédits, la croissance s'est effondrée. Les pays qui n'étaient pas directement touchés - comme les pays d'Afrique - ont finalement été touchés: c'est comme ça que c'est devenu une crise mondiale, partie d'une petite étincelle dans un coin et qui finalement a embrasé tout le système."
Dominique Strauss-Kahn en a profité pour marteler " cette absence de normes dans ce capitalisme, cette économie de marché qui s'est développé sans être suffisamment encadré ".
Un constat qui appelle un traitement de choc parce que " la crise c'est certes des chiffres, des taux de croissance mais c'est aussi des hommes et des femmes qui perdent leur emploi ou qui vont le perdre dans l'année en cours ".A ceux qui avaient malicieusement oublié que Dominique Strauss-Kahn était socialiste, il s'est rappelé à leur bon souvenir en précisant que si les plans de relance existent, celà ne suffit pas: " ces plans de relance ne seront pas efficaces si en même temps le système financier ne redémarre pas. Or pour qu'il redémarre dans de bonnes conditions, il faut agir dans la restructuration même de ce système bancaire en allant jusqu'au bout du nettoyage des bilans des banques".
Dominique Strauss-Kahn n'hésite pas à montrer du doigt " cette concertation assez hésitante aujourd'hui entre les différents pays " notamment en Europe.
" On ne fait pas assez vite, pas assez fort, pas assez rapidemment " martelle-t-il . " Et il faut pousser les gouvernements à aller plus vite, plus fort, plus rapidemment".
Toujours attentif et clairvoyant, Dominique Strauss-Kahn n'hésite pas à rappeler la nécessité " d'organiser le contrôle du fonctionnement de l'économie de marché" tout en " relançant la demande globale c'est à dire la consommation des ménages et l'investissement des entreprises ". Il en appelle aussi " à la cohérence des politiques mises en oeuvre " tout en précisant, au passage, que " le plan de relance de Barack Obama est d'une autre ampleur que ce que font les européens ".
Notre autiste élyséen appréciera sans doute.
Dominique Strauss-Kahn devait conclure son interview par des mots forts : " je me bats ... pour que l'on double les ressources que le fonds peut utiliser en direction des pays pauvres ". Un engagement qui lui tient à coeur et dont on sait qu'il saura le mener à bien.
Bien évidemment lorsque l'on invite Dominique Strauss-Kahn sur un plateau de radio ou de télévision, immanquablement, il se trouve toujours un journaliste pour lui demander s'il est candidat en 2012. Sempiternelle question. A croire qu'en 2007 aucun journaliste ne se la posait. Ah ! la frustration, quand tu nous tiens...Mais je m'égare.
Laissons Dominique à son travail au FMI : il a suffisamment à faire aujourd'hui sans pour autant lui demander continuellement ce qu'il fera demain.
Mais aux impatients, aux curieux, ou tout simplement à ceux qui attendent ou ( et ) espèrent, qu'ils sachent qu'il y aura un demain dont seul Dominique a la réponse.
Philippe PUGNET