La crise menace les acquis économiques en Afrique

Publié le par SD32

Les acquis économiques obtenus en Afrique ces dernières années sont sérieusement menacés, alors que le taux de croissance de l'économie mondiale devrait encore reculer de 1,3 pour cent, dans le cadre de ce qui est considéré comme la plus grave récession depuis la grande dépression enregistrée peu après la fin de la Seconde guerre mondiale en 1945, a annoncé le Fonds monétaire international (FMI).

"L'économie mondiale est dans une véritable récession causée par une crise financière majeure et une perte profonde de la confiance. Si le taux de contraction s'annonce modéré pour le second trimestre en cours, la croissance mondiale devrait baisser de 1,3% en 2009 dans l'ensemble et reprendre progressivement en 2010, avec une croissance de 1,9%", a indiqué le FMI mercredi dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales.

Le FMI a expliqué que les acquis économiques durement obtenus en Afrique étaient sérieusement menacés puisque les liens financiers relativement lâches avec les économies développés n'avaient pas protégé le continent de la tempête économique mondiale.

"Avec la baisse brutale des prix des matières premières, la forte dégradation de la croissance extérieure qui réduit la demande des produits d'exportation africains, ainsi que les transferts d'argent de l'étranger mais également l'accès aux crédits des institutions financières qui entraîne la réduction de l'Investissement étranger direct (IED), les économies du continent sont gravement menacées.

"Le durcissement des conditions de crédit réduit l'Investissement étranger direct et fait baisser les flux de capitaux, particulièrement vers les marchés émergents (Ghana, Nigeria, Kenya, Afrique du Sud et Tunisie). Ces chocs externes entraînent un sérieux ralentissement des activités économiques", selon le rapport.

D'après ce rapport, dans l'ensemble de la région africaine, la croissance devrait passer de 05% en 2008 à 02% en 2009.

Il indique que la récession devrait être prononcée dans les pays exportateurs de pétrole, comme l'Algérie, l'Angola, le Cameroun, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Nigeria et le Soudan.

L'inflation devrait aussi baisser progressivement de 10% en 2008 à 09% en 2009, tandis que les soldes budgétaires et extérieurs devraient baisser de manière importante.

Tandis que les recettes tirées des matières premières baissent, l'ensemble de la position fiscale de la région va reculer de 05 à 14 pour cent pour entraîner un déficit de 04 à 1,2% du Produit intérieur brut (PIB) en 2009.

Le rapport a cependant fait des suggestions aux pays africains pour les aider à surmonter leurs problèmes économiques, en recommandant aux décideurs d'introduire des mesures fiscales, monétaires et financières pour réduire les effets négatifs de la crise sur les populations.

"La priorité majeure des décideurs doit être de contenir l'impact négatif de la crise sur la croissance économique et la pauvreté tout en préservant les acquis de ces dernières années, comme la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette", a-t-il souligné.

Le FMI a fait remarquer qu'une politique monétaire et du taux de change pourrait jouer un rôle de soutien dans certains cas. Il a souligné que si les dispositions monétaires limitent les options politiques dans de nombreux pays, la politique monétaire peut toujours stimuler la demande locale dans d'autres avec plus de flexibilité du taux de change, particulièrement si les pressions inflationnistes persistent.

"Dans le secteur financier, étant donné la possibilité d'un effet de contagion à la baisse dû au ralentissement de l'activité réelle, les efforts doivent être concentrés sur une surveillance étroite des bilans des institutions financières et la préparation à réagir promptement si nécessaire", a indiqué le fonds.

D'après le FMI, le Japon et la Russie devaient être les pays les plus touchés par la récession mondiale avec un recul de leur croissance d'environ 06%, suivis de l'Allemagne (5,6%) et Grande-Bretagne (04%).

Les économistes du FMI ont prédit que la Chine aurait le taux de croissance le plus élevé parmi les économies majeures avec environ 6,5%, principalement en raison de l'introduction de mesures de relance.

Il a identifié deux facteurs qui aident l'économie chinoise malgré l'effondrement des exportations.

"Premièrement, le secteur des exportations répresente une part moins importante de l'économie. Deuxièmement, le gouvernement a pris des mesures agressives de relance fiscale et de détente monétaire, qui aident à stimuler la consommation et l'investissement dans les infrastructures", a souligné le FMI.

Il a invité ses membres à prendre de nouvelles mesures de relance, en insistant sur le fait que l'on pouvait mieux faire pour relancer la demande locale dans plusieurs économies qui ont la capacité fiscale d'entreprendre ce genre d'actions.

Source African Manager

Publié dans International

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article