Si Versailles m'était conté ...

Alors qu'on attendait du président qu'il soit à la hauteur du moment et du lieu, son discours nous plonge dans la consternation: le chef de l'Etat paraît dépassé par les enjeux.Au-delà de formules attrape-tout et d'incantations que plus personne ne croit tant elles ne sont jamais suivies d'effets, ce discours démontre malheureusement une absence de cap économique et confirme qu'il y aura bien un sévère tour de vis social.
Concernant l'emprunt, chacun a bien compris qu'il ne s'agit pas d'une relance, mais d'un habillage pour masquer la responsabilité du pouvoir actuel dans l'aggravation des déficits, paquet et bouclier fiscal en tête, et l'absence de mesures pour combattre le chômage et augmenter le pouvoir d'achat des Français. Le chef de l'Etat devait dire aux Français comment sortir de la crise; il n'a fait que leur confirmer que ce sont eux qui payeront la politique d'austérité...d'autant plus que pour la troisième année consécutive, le gouvernement refuse un coup de pouce pour le SMIC et accroît la rigueur salariale.
Martine Aubry
Le discours du Président de la République fut mou et flou. De façon un peu incompréhensible, le Président de la République n’a ni fait un discours d’orientation de la Nation, ni un discours de politique générale. Il a mis le passé sous le tapis, ne regrettant rien, et a produit un discours mou, flou et touche à tout.
Jean Christophe Cambadélis
Député de Paris
Le discours de Versailles, tant attendu, devait être le discours du nouveau départ de la France pour l’après crise.Au final, que retenir de ce discours si ce n’est une impression de « déjà-entendu » ?
Depuis deux ans, à plusieurs reprises, le président de la République a eu l’occasion d’aborder les thèmes de l’égalité républicaine et du partage des richesses, sans qu’à aucun moment ces discours ne soient suivis d’effets dans les politiques gouvernementales, ni n’impactent la vie des Français.
Les habitants des quartiers populaires, en particulier, savent bien que derrière les discours sur l’égalité, pour eux, la politique de ce gouvernement, c’est moins d’enseignants, moins de policiers et moins de services publics.
Député de Seine St Denis
Les hommes ne sont pas toujours conscients de l’histoire qu’ils écrivent, mais sincèrement je ne suis pas convaincu du caractère historique du discours de Sarkozy au Congrès cet après midi.Bien sûr, il était le premier Président à s’adresser à des parlementaires depuis Thiers en 1873. Naturellement, à ce titre, il trouvera sa place dans les manuels de droit constitutionnel. Mais pour le reste, que de facilités, que d’évidences, que de platitudes…
A l’évidence, il se voulait modeste et peut-être même rassembleur. Reconnaissons lui que sur ces deux points, il y est parvenu. Mais au prix d’un court discours au contenu décevant rempli d’évidences. Quelques heures après, il n’en reste que l’annonce d’un emprunt, une fermeté sur l’usage de la burqa, un entêtement sur HADOPI et le refus d’augmenter la fiscalité. Par contre, rien sur la protection des salariés menacés dans leur emploi, rien sur une rectification d’une politique fiscale aujourd’hui profondément injuste, aucune clarification sur la réforme de l’organisation territoriale.
Rien de neuf finalement. A Versailles, il n’y avait qu‘un seul homme heureux : Nicolas Sarkozy. Il avait voulu modifier la constitution pour connaître un tel plaisir. C’est fait. Tout cela pour ça.
Député du Finistère
Président PS de la commission des finances de l'Assemblée