DSK, l'accoucheur d'une mue idéologique

Publié le par SD32

C'est l'heure des règlements de comptes au PS, que certains jugent déjà «mort», et la meute se déchaîne. Dominique Strauss-Kahn apparaît comme le seul à pouvoir accompagner la mue d'un parti déboussolé.

En demandant aux «donneurs de leçons» de mettre les mains dans le cambouis, l'ancienne garde des Sceaux, Marylise Lebranchu, a peu de chances d'être entendue. Car l'heure des règlements de comptes chez les socialistes est arrivée. Dans les périodes d'hallali, la meute se déchaîne. Et Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, avec son air faussement apitoyé, peut bien plaider pour le maintien d'une opposition nécessaire au bon fonctionnement d'une société démocratique: il renforce habilement le constat de délitement du PS, privé de chef et de projet. 

Plus de boussole 

Julien Dray, qui accable Martine Aubry, faute peut-être d'avoir été soutenu dans l'épreuve judiciaire qu'il traverse, n'a pas tort d'accuser les socialistes d'avoir refusé de trancher entre deux lignes idéologiques lors du congrès de Reims. Ils en paient le prix aujourd'hui dans un parti qui n'a plus de boussole et que l'autoritarisme de sa première secrétaire ne suffira pas à remettre en ordre de marche. En réalité, Martine Aubry a fait une sorte de choix sacrificiel qui la disqualifie pour la suite des évènements, quelles que soient ses qualités. Laurent Fabius tente un retour mais il incarne trop le passé pour s'imposer (sauf à rééditer l'exploit de François Mitterrand considéré comme un «has been» avant d'être élu en 1981). Deux hommes sont donc aujourd'hui en lice, si l'on excepte Ségolène Royal que sa chute dans les sondages a contrainte à faire profil bas mais dont il ne faut pas sous-estimer la détermination. L'un s'est mis dans les starting-blocks le plus tôt possible afin de contre-balancer sa jeunesse et son relatif manque d'expérience: il s'agit de Manuel Valls dont le profil est avant tout politique 

Une campagne risquée 

L'autre candidat, plus crédible, a un profil économique: Dominique Strauss-Kahn est, en tant que patron du Fonds Monétaire International (FMI), aux avant-postes de la mondialisation. Lui ne se découvrira que le plus tard possible, fonction oblige. Si sa prééminence dans les sondages se maintient, Martine Aubry devrait l'appuyer. Et l'on sait que l'homme n'a guère goûté l'expérience de sa primaire face à Fabius et Royal. Beaucoup doutent néanmoins de sa détermination à se lancer dans une campagne risquée alors qu'il a déjà quasiment un rang de chef d'Etat. Pourtant, encore plus que Valls, il est le seul à pouvoir faire accoucher le PS d'une mutation qui a trop tardé.


Source : Le Télégramme

Publié dans Parti Socialiste

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