Un été meutrier pour l'emploi industriel
Au cours du mois de juillet, les annonces de plans de licenciements se sont multipliées. La France vit un été meurtrier sur le front de l’emploi industriel, y compris au sein d’entreprises qui ne subissent qu’indirectement les effets de la crise mais qui profitent de la torpeur estivale pour tailler dans les effectifs.
Le mois qui s’achève a été particulièrement noir pour les salariés de l’industrie. Alcatel-Lucent (-850 emplois), SKF (-380), ATB Selni (-61), Manitowoc Cranes (-52), ESK Ceramics (-97), la fonderie d’aluminium Bréalu de Vaux (-110), Leoni (une soixantaine de postes supprimés) ne constituent hélas pas une liste exhaustive… Tous les secteurs sont concernés, aucun bassin d’activité n’est épargné. En 2009, plus de 250 000 emplois pourraient être perdus dans l’industrie.
Face à cette catastrophe économique et sociale, il y a urgence. Le ministre chargé de l’industrie a changé, pas la politique du gouvernement. En substituant la communication à l’action, le faire savoir au faire vraiment, elle contribue à plonger des milliers de familles dans l’incertitude, conduit les salariés menacés à des actes de désespoir pour obtenir des indemnités de licenciement décentes – à l’image des actions menées chez New Fabris ou Nortel – et prive de nombreux territoires de vitalité pour préparer l’avenir.
Alors que les établissements bancaires, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne mais aussi en France, reconstituent peu à peu leurs marges, voire dégagent des résultats positifs en attendant d’octroyer des bonus aux managers et aux traders, des pans entiers de l’industrie, et d’abord des PME-PMI de la sous-traitance, sont confrontés à des difficultés de trésorerie telles que les mises en faillites s’accroissent. Cette distorsion illustre l’inefficacité des aides accordées aux banques et à certains grands groupes industriels sans réelle contrepartie ni présence de l’Etat dans le capital, donc droit de regard sur la stratégie. Plus que jamais, la mise en place d’un pôle public de financement et d’investissement au service d’une politique industrielle innovante est nécessaire.
Début juillet, le Fonds stratégique d’investissement (FSI) créé par le gouvernement, qui dispose de six milliards d’euros de cash disponibles, n’avait investi directement que dans six entreprises, dont l’une, Valéo, est cotée et a décidé de supprimer 5004 emplois dans le monde dont 1 607 en France.
Plutôt qu’un FSI au fonctionnement lointain et à certains choix incertains, le Parti socialiste continue de demander au Gouvernement qu’il mette en place des fonds régionaux d’investissement et de réindustrialisation. Ils devront s’appuyer sur l’ensemble des outils publics d’intervention économique (Caisse des dépôts et consignations, Banque de France, OSEO, Banque postale, etc.), sur les administrations déconcentrées de l’Etat et sur les Régions qui sont les plus à même d’agir au plus près des besoins réels des entreprises et des salariés, là où les banques n’interviennent pas et où les ministres en quête de flashs ne vont pas.
Communiqué PS