Comme avant !

|
Le capitalisme, imbattable machine à créer des richesses, ne fait pas forcément bon ménage avec la morale. Admettons. Mais quel prix à payer ! On n'en finirait pas d'énumérer les conséquences dévastatrices des coups portés depuis vingt ans à l'échelle des revenus dans nos sociétés : délitement du lien social et écrasement des classes moyennes, notamment.
Ici et là, quelques initiatives sont censées empêcher les abus les plus choquants. Aux Etats-Unis, le Trésor a imposé que soient divisées par deux les rémunérations des dirigeants des banques aidées par l'Etat. En France, le Medef et l'Association française des entreprises privées (AFEP) ont établi un code de bonne conduite en matière de rémunérations patronales. En Allemagne, BMW vient d'annoncer une initiative intéressante : l'indexation des évolutions salariales de ses dirigeants sur celles de ses simples ouvriers.
Mais, dans l'ensemble de l'Europe, rien de sérieux, rien qui puisse enrayer cette marche vers des sociétés où un nombre de plus en plus petit d'individus possède une part de plus en plus grande des richesses nationales, rien qui justifie que l'on continue à pérorer sur un prétendu modèle social européen.
Avis de recherche urgentissime : où sont les inventeurs d'un capitalisme social à l'heure de la globalisation économique ?
Source LeMonde.fr