Dominique Strauss-Kahn entend tenir un rôle face à la crise
PARIS (Sipa) — Dominique Strauss-Kahn entend continuer à tenir un rôle dans la lutte contre la crise. Dans un entretien accordé à i>télé vendredi, l'ex-patron du FMI livre son analyse de la crise et déclare vouloir nourrir les réflexions sur la façon de la résoudre.
"J'espère que quelques idées auxquelles je tiens pourront soit aboutir soit faire réflechir d'autres qui en trouveront de nouvelles. C'est un rôle qui me convient bien et que j'entends continuer à tenir dans les années qui viennent", a déclaré l'ex-patron du Fonds monétaire international à l'Université privée de Marrakech, où il donnait une conférence.
"Je pense qu'il faut fournir des idées nouvelles. Il n'y en a pas beaucoup sur la table. J'en propose certaines. Elles sont bonnes, elles sont moins bonnes... Chacun jugera", a estimé M. Strauss-Kahn.
"Depuis quelques années, il y a eu beaucoup moins d'idées nouvelles, chacun a combattu les idées du voisin, la volonté de travailler ensemble est plus faible, le multilatéralisme a moins la cote, je crois que c'est assez dangereux", a-t-il déploré, mettant en cause l'organisation du G-20, une "machine très formelle et beaucoup moins efficace" qu'auparavant.
"Je continue d'être un fervent partisan de la construction européenne", a souligné M. Strauss-Kahn. "La coopération, la prise en considération de la position des autres reste, je crois, le moyen le meilleur pour avancer", a-t-il plaidé. Et de regretter que la crise grecque n'ait pas été traitée "plus en amont" au lieu "de gagner chaque fois six mois, un an", en essayant d'en éviter le "coût" et en "repoussant les choses (...) mais en la rendant plus grave encore".
"Nous avons besoin d'idées nouvelles pour avancer. Et la période les réclame", a-t-il insisté. Et de prévenir: "sinon nous allons, notamment en Europe, nous enfoncer dans plusieurs années de croissance faible avec toutes les conséquences que ça peut avoir".
"Je ne participe plus à l'action mais il y a un temps pour tout", a souligné l'ancien présidentiable, assurant n'avoir "aucune frustration".
"C'est plus facile, il faut le reconnaître, pour tout le monde d'être critique quand on est à l'extérieur. Mais la critique peut être positive. Je ne conçois pas mon rôle comme étant une sorte de poil à gratter", a précisé M. Strauss-Kahn. "Je ne veux pas surestimer mon role personnel", a-t-il conclu.
Source AFP-Nouvel Observateur