DSK sur Canal+ : " je vis dans le présent...et comme vous avez vu, j'ai pas mal à faire "

Si "DSK" ne s'est pas montré avare d'interviews, il n'a pas voulu dire s'il envisageait une candidature en 2012. Cuisiné dans la soirée sur le plateau du "Grand Journal" de Canal+, celui qu'un récent sondage présentait comme le seul homme politique capable de battre Nicolas Sarkozy au second tour a soigneusement éludé les questions sur l'échéance présidentielle.
Les primaires socialistes? "On verra en 2011". "C'est pas mon sujet d'aujourd'hui", a-t-il répondu, ajoutant qu'il n'y pense "jamais". "Moi je vis dans le présent", a insisté le patron du Fonds monétaire international, "et comme vous avez vu, j'ai pas mal à faire".
Toujours sibyllin, Dominique Strauss-Kahn s'est tout de même gardé de réaffirmer qu'il irait jusqu'au terme de son mandat au FMI prévu en octobre 2012. "J'ai dit que j'avais un mandat et que c'était ce mandat que je voulais occuper", a-t-il seulement déclaré.
Sa venue en France était remarquée, une poignée de semaines seulement après la publication d'un sondage CSA-LCP-Politique Matin, qui le voyait l'emporter avec 51% des suffrages au second tour de la présidentielle dans l'hypothèse d'un duel avec Nicolas Sarkozy. D'après ce sondage, réalisé début novembre auprès de 910 personnes inscrites sur les listes électorales, tous les autres éventuels candidats cités -François Bayrou, Martine Aubry, Bertrand Delanoë, Ségolène Royal et François Hollande- seraient tous battus par l'actuel chef de l'Etat.
"DSK" a reconnu que ça fait "plaisir de voir que vos concitoyens vous aiment bien", même si "c'est peut-être parce que je suis loin qu'ils m'aiment bien".
Le matin même, Laurent Fabius, autre candidat des primaires socialistes pour la dernière présidentielle reconnaissait en Dominique Strauss-Kahn "une des quelques personnalités socialistes qui a les épaules pour être président de la République". "Il faut appeler un chat, un chat", a-t-il admis sur LCI. Mais l'ancien Premier ministre a souhaité que la prochaine primaire "soit tenue quand on est en situation".
"Parce qu'il y a une grande erreur qu'on a parfois commise dans le passé", a-t-il noté, "c'est de faire la sélection au moment où les conditions de la sélection ne sont pas réunies". "Or les conditions de la sélection seront réunies, je ne veux pas dire ça à un mois près, mais ce sera dans la deuxième partie de 2011", a estimé Laurent Fabius.
Source NouvelObs