DSK : une ambition différée

Publié le par SD32

dsk-place-des-vosges.jpg"Je ne suis candidat à rien (...) Je vais prendre le temps de réfléchir. Mais toute ma vie a été consacrée à essayer d'être utile au bien public et... on verra." Silence. Paupières fermées. Au 20h de TF1, devant 13 millions de téléspectateurs, un record d'audience pour la chaîne privée depuis les émeutes urbaines de 2005, l'ex-patron du FMI a laissé la porte ouverte à un retour en politique.

"Ca dépendra pour une partie des circonstances, commente un proche de DSK, et pour une autre de ce qu'il aura envie de faire."

En rien, il n'a donc renoncé à intervenir sur la scène publique si les conditions se présentent.

 "Avec la clôture des poursuites pénales américaines, poursuit ce même soutien, il retrouve un avenir possible. A un moment, il n'avait même plus d'horizon!"

Comme Alain Juppé, il y a quelques années, après ses démêlés judiciaires. Le chiraquien était alors enterré par tous les siens. Aujourd'hui, il est plus populaire que jamais dans sa famille politique. Alors qui sait pour DSK. "Les Français ont une relation passionnelle à lui", commente un de ses proches, le socialiste François Kalfon. "Il fallait dépassionner cette relation faite de tous les excès, d'où la nécessité qu'il s'explique. Il fallait purger tout ça comme on purge un radiateur quand on arrive dans une maison. Au début, il reste des bulles d'air dans la machine, ça bloque, il faut faire refonctionner le système. Ensuite, cela prend du temps pour que la température soit équilibrée dans toutes les pièces."

Laisser du temps au temps... Et voir si l'opinion publique peut accepter le retour de DSK sur la scène publique. Dimanche soir, après son intervention sur TF1, l'ex-patron du FMI s'est retrouvé avec une dizaine d'amis dans le Quartier latin. Il s'est enquis de leurs premières réactions. Comme un échantillon de ce que le grand public pouvait penser. Mais celui qui a reconnu avoir voulu "être candidat" à la présidentielle ne sème plus de petit caillou sur sa route. Pour le reste, il verra.

"Mais il n'a pas annoncé qu'il se retirait de la vie politique", complète son ami Christophe Borgel." Il ne veut pas être dans ce rapport : 'j'ai déconné, on m'a attaqué et bien qu'ils se débrouillent!' Ce n'est pas son genre."

Et de poursuivre : "S'il pense qu'il peut être utile à la victoire de la gauche, peut-être qu'il pourrait intervenir. Mais lui-même n'en sait rien pour le moment. Et il n'a pas l'intention de s'exprimer tous les matins ni de refaire une émission dans les prochaines semaines. Ce qui l'importe c'est la victoire de la gauche." Dès lors, il sera présent à la primaire du PS pour voter dès le premier tour, le 9 octobre, à Sarcelles. Ensuite "on verra", comme le dit DSK.

"On voit plus un engagement public, même si on ne peut peut présager pour le moment la forme que ça prendra", commente François Kalfon. "Ministre, cela paraît difficile", estime un autre de ses amis députés : "car il avait un autre destin."

Mais si jamais l'après-primaire se durcissait, si Nicolas Sarkozy se refaisait une santé, si les attaques de la droite se multipliaient à l'égard du candidat PS et si l'opinion publique lui pardonnait, qui sait si DSK n'interviendrait pas plus clairement dans la campagne.

Certes, beaucoup de si...

D'ici là, avec Anne Sinclair, DSK part se reposer à Marrakech. Car à Paris, entouré d'une nuée de paparazzis, l'ex-patron du FMI a du mal à être libre de ses mouvements. Au lendemain de son retour en France, il s'est rendu dans un magasin d'informatique du XIIème arrondissement. Du banal pour le quidam. Un événement pour lui, vue l'agitation médiatique que cela a suscité. Comme tout geste de sa vie quotidienne. A tel point qu'il a envoyé à ses voisins du 13 place des Vosges un petit mot pour s'excuser de la gêne occasionnée. Une manière de se faire discret et de ne pas gêner avant d'essayer de revenir... par la grande porte.

Source Les Inrocks - Marion Mourgue

Publié dans Politique

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