DSK veut dépasser le possible sans promettre l'impossible

Publié le par SD32

DSK-24032011.jpgLa politique et la définition qu'on peut en donner me semblent d'autant plus importantes qu'on a entendu DSK, lors du reportage qui lui a été consacré sur Canal Plus, éclairer, par une formule très fine, notre lanterne à ce sujet.

Je ne suis pas persuadé que dans le tourbillon de ce portrait de DSK sur une année trop vite résumée en des séquences qui n'étaient pas toutes fondamentales même si elles révélaient la force, la maîtrise et l'intelligence du personnage, on ait pris la mesure de ce propos de DSK dont l'originalité m'a frappé (nouvelobs.com, Marianne2).

DSK a glissé qu'être un homme de gauche, ce n'était pas nier la réalité, ajoutant qu'il « faut dépasser le possible mais pas promettre l'impossible ».

Cette appréciation qu'il a formulée n'a rien à voir, selon moi, avec une quelconque idéologie. Ce n'est pas l'homme de gauche qui est concerné ni l'homme de droite à rebours, c'est tout simplement la nature même de la politique, de toute politique opérationnelle digne de ce nom. La gauche n'a rien à récupérer dans cette analyse rapide et lucide mais cette dernière devrait inspirer les esprits et les volontés qui aspirent à servir la chose publique ou en sont actuellement responsables .

 

« Ne pas promettre l'impossible », certes, n'est pas l'idée la plus originale de la perception de DSK mais « dépasser le possible » me paraît en revanche riche de sens dans la mesure où cela introduit que ce n'est pas seulement le possible, l'immédiat, le nécessaire qu'il convient de transformer mais au-delà d'eux. La politique se situerait entre plus que le possible - dans une zone où l'inventivité aurait sa place, une fois opérée l'appréhension du réel- et moins que l'utopique.

 

La définition de DSK, à la lettre, battrait en brèche la tentation de la droite, parfois, de se laisser emprisonner par la réalité et les illusions de la gauche persuadée qu'elle est destinée à incarner l'idéal dans le quotidien. La première risque de rapetisser et la seconde, de se briser.

Cela ne nous apprend rien sur le projet présidentiel ou non de DSK mais signifie beaucoup sur sa vision. Exprimée ainsi, elle est singulière.

La politique pourrait être une belle chose.

 

Source : Philippe Bilger - Blogueur associé - Marianne 2

Publié dans Politique

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