FMI et UE en harmonie sur la Grèce, selon Dominique Strauss-Kahn
VARSOVIE (Reuters) - Le Fonds monétaire international travaille en "parfaite harmonie" avec l'Union européenne sur la crise de la dette grecque et il sait ce qu'il fera si Athènes lui demande de l'aide, a déclaré Dominique Strauss-Kahn, son directeur général.
Il s'est refusé à détailler le plan conclu la semaine dernière par les dirigeants de l'UE, qui prévoit une intervention du FMI en cas d'aide à Athènes. Mais il a assuré que l'organisation serait prête à jouer son rôle en cas de besoin.
"Nous agirons et nous dirons quelque chose seulement quand la Grèce nous le demandera", a déclaré Dominique Strauss-Kahn à Reuters, lors d'un déplacement en Pologne. Prié de dire si le FMI savait quel serait son rôle, il a répondu: "Certainement". Puis il a ajouté en souriant: "Nous sommes toujours en parfaite harmonie avec l'UE."
Auparavant, lors d'une visite de l'Ecole d'économie de Varsovie, Dominique Strauss-Kahn avait déclaré que la Grèce n'avait pas demandé l'aide du FMI et que rien n'indiquait qu'elle en ait besoin dans l'immédiat.
"J'espère que la stratégie européenne pour la Grèce fonctionnera", a-t-il dit. "Nous sommes prêts à aider la Grèce, comme nous sommes prêts à aider chacun de nos membres, mais il n'est pas évident aujourd'hui que notre aide sera absolument nécessaire."
La crise grecque a également montré que la prise de décision économique dans l'Union européenne n'était pas assez forte et qu'une meilleure coordination était vitale, a par ailleurs estimé Dominique Strauss-Kahn lors d'un débat télévisé. "Nous avons besoin d'avoir des carottes et des gros bâtons. J'ai bien peur que jusqu'à présent nous n'ayons trouvé que les carottes... mais pas les bâtons."
L'Union européenne a besoin de créer des mécanismes pour améliorer la surveillance des comptes publics des Etats membres et faire en sorte que les règles budgétaires soient respectées, a-t-il expliqué. Il a ajouté qu'une des façons de punir les Etats qui ne respectaient pas les objectifs de déficit et de dette publics était de suspendre le versement des fonds structurels. Il a rejeté l'idée que la Grèce soit autorisée à faire défaut, précisant qu'une telle faillite aurait des conséquences sur les finances des autres pays membres.
"Si nous ne résolvons pas la crise grecque, tout le monde finira par payer, et pas seulement le fautif", a-t-il dit.
Dominique Strauss-Kahn a déclaré que même si Athènes réussissait à éviter d'avoir recours à une aide extérieure, ce n'était pas une raison pour que l'Europe ne crée pas des contrôles budgétaires plus stricts.
"Une plus grande coordination est absolument nécessaire", a-t-il déclaré, ajoutant:" A mon avis, il est impossible que l'Union européenne ne surmonte pas cette crise."