Lettre à l’ensemble de la communauté éducative, par Jean Christophe Cambadelis
Paris, le 02 septembre 2010
Madame, Monsieur,
Permettez-moi en ce début d’année scolaire, de vous souhaiter ainsi qu’à l’ensemble des personnels de votre établissement une excellente rentrée 2010.
Je suis conscient que les missions qui sont les vôtres sont, au fil des années de plus en plus difficiles à mener au regard des modifications successives des programmes, des arbitrages budgétaires lourds, des suppressions de postes d’enseignants, de personnels. Ceci permet de moins en moins d’exercer votre rôle, vos missions dans les meilleures conditions et dispositions possibles.
Comme je vous le précisais, à la veille des congés d’été, il semble que la rentrée qui s’ouvre s’annonce donc très compliquée.
En effet, pour la rentrée scolaire 2010, le gouvernement de Nicolas Sarkozy s’attaque à plusieurs sujets largement contestables : la loi contre l’absentéisme scolaire, la refonte des sanctions à l’école et la modification de la formation des enseignants dite réforme de la « masterisation ».
Sur l’absentéisme scolaire, dans le projet de loi qui sera examiné dès rentrée parlementaire, le gouvernement a, une nouvelle fois, décidé, non pas de tenter de résoudre pédagogiquement le problème, ou de proposer de mettre en place des dispositifs d’accueil et d’encadrement supplémentaires mais bel et bien encore une fois de le sanctionner.
Le projet de loi propose de pénaliser les parents des enfants trop souvent absents en leur suspendant le montant des aides perçues des organismes sociaux.
Autre annonce de Monsieur Luc Chatel, Ministre de l’Education, l’inscription dans le règlement intérieur des écoles, d’une échelle de sanction réadaptée et réinstaurant l’obligation pour les élèves de se lever quand le professeur entre dans la classe.
Tout ceci me paraît assez malvenu voire hors de propos. Ce n’est pas la priorité. Par ailleurs, si les incivilités et les violences verbales sont manifestes j’en suis conscient, elles doivent se résoudre dans une logique globale de ce que vit l’école de la République aujourd’hui, à savoir un encadrement de plus en plus restreint avec des accueils en classe de plus de 35 élèves parfois, des manuels pas ou plus adaptés voire inexistants, la fin des dispositifs d’aide aux élèves en difficulté sauf ceux mis en place par les collectivités locales.
Enfin, nouveau chantier annoncé à la veille des congés d’été et mis en place dès la rentrée 2010, la réforme de la formation des enseignants dite la « masterisation » .
Cette réforme propose la mise en poste d’étudiants tout juste diplômés, non formés et dans de nombreux cas, non accompagnés et et catapultés directement auprès des élèves.
Dès le jour de la rentrée, c’est à dire aujourd’hui, ce sont donc quelques 60 PES qui seront dès lors dispatchés dans les classes de nos écoles, collèges et lycées parisiens et 6 d’entre eux prendront leur poste dans les écoles du 19ème arrondissement de Paris.
Cette réforme de la formation des enseignants démontre encore une fois que le gouvernement de Nicolas Sarkozy ne donne aucune priorité et aucune poids à la mission de l’école et à la réussite de ses élèves.
En tant que député d’une circonscription où parfois tous les sujets et les difficultés s’entremêlent, je reste extrêmement concerné et actif quant aux difficultés de fonctionnement des établissements scolaires.
Tout au long de l’année scolaire qui s’ouvre, je resterais en alerte et à votre disposition pour vous accompagner, pour défendre l’école de la République et les valeurs qu’elle véhicule.
Je vous prie de croire, Madame la Directrice, Monsieur le Directeur, en l’assurance de ma considération distinguée.
Jean-Christophe CAMBADELIS