Social-démocratie : leçons allemandes

Dans la crise économique actuelle, dans les deux pays, la demande de justice sociale s’est fortement accrue. En Allemagne, les électeurs qui ont déserté le SPD invoquent d’abord cette préoccupation selon un sondage d'une fondation allemande. Plus d’un million des électeurs du SPD de 2005 ont voté cette fois pour Die Linke. Le SPD a perdu près de 15 points dans les couches populaires salariées. 28% des ouvriers ont voté pour le SPD seulement mais 18% pour Die Linke.
Dans les deux pays, la « gauche de la gauche », communistes ou trotskistes, a dépassé les 10% et s’est installée dans le paysage politique. Ces évolutions électorales correspondent à des changements d’attitudes des électeurs, qui, à la faveur de la crise, privilégient à nouveau l’action de l’État et qui, selon le volet français de l’enquête sur les valeurs, réalisé sous la direction de Pierre Bréchon et Jean-Pierre Tchernia, donnent désormais la priorité à l’égalité sur la liberté. La préférence pour la concurrence plutôt que pour les nationalisations, s’est érodée. Incontestablement, la crise du capitalisme financier a profondément marqué des opinons publiques qui comparent les fabuleux revenus des traders et grands patrons à l’évolution générale des salaires. La crise du capitalisme est ainsi devenue une crise morale, en même temps qu’économique.
Dans ces conditions, de fortes pressions s’exercent sur les partis socialistes pour qu’ils adoptent des positions plus fermes sur le fonctionnement du capitalisme et recherchent des alliances avec l’extrême-gauche. Ces pressions sont compréhensibles et pourraient trouver des oreilles attentives dans les partis socialistes.
Pourtant, d’autres données montrent que les socialistes sont en réalité face à une situation politique et électorale encore plus compliquée qu’il n’y paraît.
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Source TELOS Gérard Grunberg