Strauss-Kahn candidat

Publié le par SD32

dsk 08112010Lequel des deux écoutera son épouse ? Nicolas Sarkozy, dont Carla Bruni ne souhaite pas qu'il se représente en 2012 ? Ou Dominique Strauss-Kahn, qu'Anne Sinclair ne veut pas voir briguer un second mandat au FMI ? La réponse est déjà connue : le président sortant cache difficilement son envie de solliciter un nouveau quinquennat.

Quant au directeur du FMI, il a quasiment fait acte de candidature par le biais d'un propos faussement sibyllin de sa femme. Étrange raccourci de l'Histoire : c'est chez Anne Sinclair, dans l'émission « Sept sur sept », que Jacques Delors avait dit non à une candidature présidentielle, en 1994. Seize ans plus tard, la même Anne Sinclair, passée du statut de journaliste à celui d'épouse, dit oui pour son mari, qui, comme Delors, a su se faire désirer.

Il faut saluer l'habileté de Dominique Strauss-Kahn, tenu à un strict devoir de réserve par l'organisation qu'il dirige, et pressé en même temps par ses (faux) amis du PS de dévoiler ses intentions. Puisqu'il ne peut pas parler, il envoie donc sa femme, car personne ne peut imaginer que celle-ci se soit exprimée sans son aval. Elle était sa confidente, elle devient porte-parole. Elle peut lui poser la « question à domicile », les Français reçoivent la réponse sept sur sept…

Car nul ne saurait désormais douter de la future candidature de DSK. Tout le pousse à se lancer dans ce pari, risqué, mais de moins en moins aléatoire. D'une part, ses chances sont assez minces d'être reconduit à la tête du FMI en 2012. D'autre part, aucun autre candidat ne s'impose au PS, ni Martine Aubry, ni Ségolène Royal, ni François Hollande. Aucun ne ferait le poids face à lui s'il se lançait dans la compétition. Enfin, les intentions de vote sont plus que flatteuses : prometteuses. Même si le favori des sondages, un an avant le scrutin, n'a jamais été le vainqueur de l'élection, même si sa cote s'effrite depuis quelque temps, beaucoup, à droite comme à gauche, peuvent lui envier les scores qu'on lui annonce.

C'est sans doute pour enrayer ce léger décrochage et calmer l'impatience des socialistes, amis ou rivaux, que DSK envoie ce signal féminin. Il ne peut pas entrer trop vite dans l'arène, et d'ailleurs il ne le veut pas. Il attendra le plus tard possible, au plus près de la date butoir du 14 juillet, fixée par le PS, pour se déclarer. Mais chaque jour qui passe rend désormais sa candidature à l'élection présidentielle plus probable.


Source Sud Ouest ( EDITO -Bruno Dive )

Publié dans Politique

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