François Hollande fait adopter son calendrier en Conseil national

Publié le par SD32

conseil-national-ps.jpgRéunis samedi 23 juin à Paris, dans une ambiance parfois houleuse, pour tirer les leçons de leur défaite électorale, les socialistes ont largement adopté le calendrier de refondation proposé par le Premier secrétaire, lors d'un vote aux allures de nouveau revers pour Ségolène Royal qui, absente, a essuyé un féroce tir de barrage.
L'ex-candidate à la présidentielle avait décidé de sécher le conseil national du PS dans un grand hôtel parisien, évoquant des obligations en Poitou-Charentes. Elle réclamait un congrès anticipé à l'automne, pour désigner notamment le candidat du PS pour l'Elysée en 2012, et un vote des militants sur le calendrier de la refondation. Minoritaire au "CN", elle n'a pas obtenu gain de cause.

Pas de vote des militants

Le conseil national a en effet massivement approuvé le calendrier proposé par François Hollande pour mener la refondation: un congrès après les municipales de mars 2008 pour choisir la ligne politique et un nouveau patron, puis un congrès en 2010 pour désigner le candidat pour 2012. Autre vexation pour l'ex-candidate, cet échéancier ne sera pas soumis au vote des militants.

Lors du vote, un seul membre du "CN" s'est abstenu, et trois ont voté contre, dont Manuel Valls et Gaëtan Gorce, qui ont réclamé en vain la tête de François Hollande.

Hormis le N°2 du PS François Rebsamen, qui a voté pour, les "ségolénistes" Arnaud Montebourg, Julien Dray ou Vincent Peillon n'ont pas pris part au vote.

Quant à Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, dont les troupes ont adopté le calendrier, ils n'ont pas pris la parole à la tribune -fait rare- et sont partis avant le vote.


Nouveau désaveu pour Ségolène Royal

Pour Ségolène Royal, qui ambitionne de prendre la tête du parti, c'est une nouvelle déconvenue. Elle avait déjà été désavouée le 12 juin par le bureau national du PS, après son coup de téléphone à François Bayrou. Surtout, son absence a permis aux socialistes d'instruire son procès et de dénoncer son dernier pavé dans la mare. Mercredi, elle avait avoué que le Smic à 1.500 euros et la généralisation des 35 heures n'étaient pas "crédibles", avant d'annoncer vendredi sa "probable" candidature en 2012.

Premier reproche: son absence. "Aujourd'hui une personne nous manque", a grincé le député européen Benoît Hamon. "J'ai toujours su qu'elle avait des absences", a raillé un fabiusien.

François Hollande l'a mollement défendue, en soulignant dans un lapsus que le PS est "un parti libre où chacun vient selon son propre agenda, son propre calendrier".


"Contrer une tentative de putsch !"

Deuxième salve de critiques, l'ambition affichée par Ségolène Royal de s'emparer du PS.

"Nous sommes là pour contrer une tentative de putsch!", s'est écrié le sénateur Jean-Luc Mélenchon à son arrivée. "Le PS est une grande organisation qui ne sera pas prise d'assaut ", a averti Pierre Mauroy, qui avait pourtant soutenu sa campagne. "Certains se projettent déjà en 2012, mais les Français ne vivent pas en 2012. Ils vivent en 2007", a grondé Laurent Fabius.

Le sénateur fabiusien Henri Weber a ensuite fustigé le "rétropédalage" de l'ancienne candidate sur le Smic à 1.500 euros et listé ses "erreurs" de campagne, dont sa proposition de nommer des ministres UDF, qui "a probablement fait perdre des voix à gauche sans en gagner à droite".

Le strauss-kahnien Alain Bergounioux s'est agacé qu'elle cherche à faire porter le chapeau de sa défaite aux "éléphants". "Il n'y a pas le méchant parti face à la bonne candidate", a-t-il pointé.


"Jeu de dupes"

Surtout, François Hollande a opposé une sèche fin de non-recevoir à sa demande de congrès anticipé et de vote militant sur le calendrier. "Les militants seront consultés et pourront délibérer à l'occasion du congrès" de 2008, a-t-il tempêté.
Les "ségolénistes" s'efforçaient de minimiser cette gifle. "Vu l'image qu'a donné le conseil national, je ne suis pas sûr que les absents ont toujours tort", a balayé Jean-Louis Bianco. Le sénateur David Assouline qualifiait le vote de "jeu de dupes".

Source Nouvel Obs

Socialisme & Démocratie 32 se félicite qu'une clarification ait eu lieu au cours de ce conseil national: le Parti est désormais rassemblé pour préparer maintenant , avec celles et ceux qui le voudront bien, les prochaines étapes de la refondation.


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article