SYNTHESE DU QUESTIONNAIRE SUR LA RENOVATION

Publié le par SD32

1° Quelles leçons tirez-vous de l'élection présidentielle ?

A la lecture de la très grande majorité des réponses reçues, une idée forte prédomine : ces élections présidentielles constituent pour la gauche un énorme gâchis et le chemin de la reconquête sera long.

Lorsque l’on tente de comprendre le pourquoi du comment, nombreux sont ceux qui  soulignent le caractère paradoxal de cette défaite . Cette élection était à priori imperdable tant les indicateurs d’une probable victoire de la gauche étaient multiples : rejet de la droite, et tout particulièrement de son candidat, Nicolas Sarkozy ; rejet du CPE ; crise des banlieues ; victoires régionales, cantonales, européennes, et même sénatoriales.

Mais comme cela a été souligné par plusieurs, le rejet ne suffit pas pour gagner. Encore faut-il s’en donner les moyens.

Et les explications formulées sont multiples mais une tendance s’est vite dessinée autour de quatre critères :

- Un bon candidat d’abord, en l’occurrence une candidate, Ségolène Royal, désignée trop tard et dans des conditions relevant pour beaucoup, de la manipulation médiatique. Nombreuses sont les réponses visant en effet, à souligner combien la désignation interne s’est effectuée sous l'emprise des médias qui ont su valoriser Ségolène Royal par rapport aux deux autres candidats, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, non pas sur le fond même de leurs prestations respectives mais dans ce qui se remarquait le plus : le physique.

Et certain(e)s sont même allé(e)s jusqu’à dire qu’ils (elles) avaient voté pour Ségolène Royal, à l’issue de la campagne interne, justement parce que c’était une femme et qu’on avait là l’occasion de bouleverser un peu, si ce n’est grandement, le paysage politique français.

D’autres , tout aussi nombreux ont préféré parler d’erreur de casting, comme Sélène, par exemple,  qui a souhaité préciser qu’elle n’avait pas compris « comment nous avions pu , collectivement nous laisser imposer la seule qui allait nous faire perdre. Sans doute, méritions nous tous une sérieuse leçon ». Quant au débat interne, il est apparu à beaucoup, totalement inaudible sur le fond. Certain(e)s sont même allé(e)s jusqu’à dire , comme Biltoleta que ces débats étaient verrouillés, ficelés. Et Visu est allé même jusqu’à considérer quant à lui, que nous n’étions pas aux  USA « pour se payer de grossières et grotesques  primaires publiques ».


- Un bon projet ensuite : cette présidentielle a prouvé, pour un certain nombre, combien le culte de la synthèse, notamment édifiant lors du dernier congrès du Mans, est destructeur. Les non-choix sont terribles car ils apparaissent aux yeux des électeurs comme des chèques en bois. L’absence de refondation idéologique depuis 2002, l’est tout autant, comme d’ailleurs celle de la refonte des modes d'organisation du PS. De plus, le choix de l' opinion pris par Ségolène Royal était, pour une large majorité de réponses, une grave erreur. " En populisme, la droite est meilleure que nous, et Ségolène Royal n' a fait qu' une pâle copie de la méthode Sarkozy ", comme a d’ailleurs tenu à le rappeler Hervé *.

- Une absence de cohérence également entre le projet du PS et le programme de la candidate. .

- Enfin , beaucoup de réponses sur le comportement de notre candidate : mais sur ce dernier point les avis divergent.
Les un(e)s comme Biltoleta *ou Christiane * ont considéré que la candidate a voulu faire cavalier seul et lorsqu'elle a vu son erreur, il était trop tard. Contrairement à ce que l’on aurait pu envisager, si une infime minorité de réponses mettent en cause les éléphants, une grande majorité regrette que Ségolène Royal n’ai pas su , immédiatement après sa désignation, rassembler les siens ( Jérôme *) voir même sa famille politique ( Déçu 31 *) contrairement à Nicolas Sarkozy.
Et beaucoup ont rappelé , à ce titre, ce qu’a toujours fait François Mitterrand : rassembler les socialistes avant de rassembler la gauche. Par ses prises de position personnelles et ses comportements vis-à-vis du PS et de son projet, Ségolène Royal a fait fuir une partie de l'électorat de gauche vers d'autres candidats.

D’autres, au contraire, comme Gérard * ou Yolande * ont eu l’impression que Ségolène Royal n'a pas été bien soutenue par le PS  et que " cette désunion affichée si visiblement dans le PS a nui et favorisé la victoire de Sarkozy "( Poupou *).



Beaucoup ont fait valoir l’engagement militant sur le terrain comme pour mieux justifier ensuite combien ils ont été choqués par les propos tenus par la candidate , au lendemain de la défaite , sur le smic à 1500 € ou les 35 heures : l’incompréhension a laissé la place à la colère., certains faisant même valoir " un irrespect à l’encontre de celles et ceux qui  avaient mouillé leur chemise ", s’étaient " démenés pendant des mois de campagne à défendre des idées et des convictions démolies en 2 temps 3 mouvements ". ( Kenza *)

Il ressort enfin de toutes ces réponses à cette première question un large appel au rassemblement des socialistes : le Parti Socialiste reste notre maison commune dont il faut savoir défendre l’unité . A chaque campagne électorale, notre socle commun,  c’est le programme débattu et adopté par les militant(e)s que tout candidat(e) se doit de défendre, tout en sachant apporter sa touche personnelle dans le respect de nos idéaux , de nos principes et de nos valeurs républicaines et laïques.


2° Quelles leçons tirez-vous des élections législatives, en général ? dans le Gers en particulier ?


Deux éléments reviennent constamment à la lecture des réponses à cette question :

- le rôle majeur joué par Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn dans le traitement de la question sur la TVA sociale : en dénonçant avec force ce projet de Fillon, ils ont su interpeller les français sur une question importante puis favoriser la mobilisation contre les risques d’une chambre bleue. Un re-équilibrage fort entre les deux tours a pu s’opérer

- l’engagement de nos candidat(e)s sur le terrain, loin des querelles intestines et la qualité de notre campagne de proximité.

L’axe majeur de ces législatives peut être résumé ainsi : nos concitoyens se sont rendus compte de la direction que prenait la politique de Sarkozy, il y a eu un sursaut. De plus, le travail des candidats socialistes , sur le terrain, a payé

Comment d’ailleurs ne pas être d’accord avec l’idée selon laquelle " une campagne politique claire sur des enjeux simples et où les valeurs de gauche sont exprimées et assumées tranquillement est payante " ( Tromboline * ) lequel rajoute également " une partie de l'électorat non négligeable est désormais et de façon durable  non situable  sur l'échiquier politique et se détermine sur l'instant , sur une info et de façon réactionnelle ou irrationnelle ".

Beaucoup se sont exprimés par ailleurs, sur les législatives dans le Gers . Ils ont salué bien sûr la très belle campagne menée par Philippe Martin qui s’impose clairement comme le leader politique de notre département. Et surtout la très belle victoire de Gisèle Biémouret sur le sortant UMP : par sa très belle campagne de proximité et sa ténacité , elle a su franchir tous les obstacles, même si certains ne lui ont pas facilité la tâche.

" Ce résultat – comme cela a été souligné dans une réponse - est plus qu'encourageant ; il est porteur d'espoir pour notre Démocratie et nos valeurs républicaines. Le Gers, terre d'hommes et de femmes de caractère, confirme , au-delà des présidentielles, son attachement à une société dans laquelle ne règnent pas en maître les mots profits, rendements, productivité et capitalisme effréné ".


3° La refondation comment la voyez-vous ?
Les priorités : problème de leadership , problème de projet politique ?


A l’examen des réponses à cette question, une idée simple prévaut : le problème de leader et celui du projet politique sont étroitement liés . L’un ne va pas sans l’autre ( Naralo*).  Nombreux sont ceux qui soulignent, dans leurs propos, cette exigence d’avoir désormais un projet politique clair et cohérent avec des choix politiques parfaitement assumés et réalistes.

Et comme le souligne d’ailleurs Pierre * , " il faut se mettre au travail immédiatement, sans attendre le lendemain des municipales " et " laisser de côté les problèmes personnels et travailler sur le fond ".

Ceci dit, les militant(e)s socialistes doivent apprendre, à tous les niveaux de responsabilités où ils se trouvent, à s’enrichir des différences pour construire ou reconstruire une véritable opposition porteuse d'espoir pour chacun d'entre nous.
Et, " au delà des slogans et des incantations, nous devons rentrer dans le contenu de la rénovation logicielle, stratégique et organisationnelle du PS. Cela fait, il restera beaucoup moins de monde pour la question du leadership, qui devra être réglée en 2010 " . ( Biltoleta *)

Pour beaucoup, celui qui sera la tête de proue de la rénovation choisie par les militant(e)s devra prendre la tête du PS. Il deviendra alors le candidat naturel à la prochaine élection présidentielle et portera le futur projet. A ce sujet, certains n’ont pas compris pourquoi François Hollande avait " fui ses responsabilités "  en ne présentant pas sa candidature. Beaucoup ont rappelé également que la vie privée ne devait pas interférer sur la vie publique .

Et puis un sentiment largement partagé : cette nécessité d’appliquer les orientations majoritaires sans restriction.


4° La social-démocratie: qu'en pensez-vous ?
Quelles en pourrait être les grandes lignes ?

Une très belle définition a été donnée par Naralo * " la social-démocratie doit d’abord être sociale et démocrate ; elle ne doit pas être une émanation édulcorée de la droite ou du centre mais s’affirmer comme la politique de la répartition, de la régulation sociale du marché. Elle doit s’inscrire dans la mondialisation telle qu’elle est , être progressiste et mettre le développement et la croissance au service de tous et en particulier des moins armés, sans naïveté mais sans complaisance avec les puissances économiques quand elles sont immorales ".

Mais Biltoleta * a souhaité être plus précis " la social-démocratie c’est l’émancipation des individus dans une société solidaire ; la liberté des choix de vie, l’égalité réelle ; l'état domestiquant les mécanismes de la mondialisation pour la mettre au service des hommes et non des capitaux ; la protection sociale pour préserver la santé et la dignité et non en fonction d'une utilité des individus pour la société ; des choix écologiques étudiés et responsables ; le développement d'une Europe sociale ".

Quant à Tonio*, il voit dans la social-démocratie une exigence de tenir compte de ses deux composantes " le socialisme avec lequel on n’oublie pas les plus défavorisés et la démocratie où tout le monde peut s’exprimer, sans révolution mais avec un vrai changement, sans démagogie ".

On le voit, cette question a apporté de beaux développements . Certes il y eut des rejets, du style " pas de social-démocratie, il faut mener une véritable politique de gauche " mais le concept interpelle plus qu’il n’inquiète.

Si Kenza *s’est déclarée " toujours en demande d’infos pour se prononcer " et qu’il lui appartenait " d’aller sur le blog de S&D 32 " pour mieux comprendre , c’est Matou *qui résume le mieux cette alternative " deux solutions : soit l'on veut revenir à la tête du pays pour infléchir les tendances actuelles soit on reste indéfiniment dans l'opposition en attendant une révolution. Aux militants de décider ".


5° Comment mieux entendre les militants et les électeurs de gauche ?

A la lecture des nombreuses réponses fournies, un axe fort se dessine : retrouver le sens de l’écoute . On constate en effet rapidement, combien cette demande est forte . " Les logiques d'appareils et d'organisation du parti organisé comme une cohabitation d’écuries présidentielles " sont massivement rejetées car elles empêchent d'écouter et d'entendre .

A ce titre d’ailleurs, certain(e)s n’hésitent pas à dénoncer la manière dont a été organisé le débat interne, notamment dans la fédération du Gers ; d’autres n’ont pas compris pourquoi, lors des primaires, des listes de soutien à tel ou tel(le) candidat(e) ont été diffusées , alors que le vote n'avait pas encore eu lieu. " Cette anomalie a certainement perturbé le débat " ( déesse kha*).

D'autres dénoncent également " le sectarisme " de certains responsables fédéraux ou (et) autres secrétaires de section, tout comme le comportement de quelques un(e)s de nos responsables nationaux " qui enferment le parti dans un immobilisme certain  et qui franchement ne donnent pas envie de rejoindre le PS ".


L’initiative de ce questionnaire est saluée comme étant une première démarche visant à demander à chacun comment on peut s'y prendre maintenant pour espérer " remonter la pente ". Certains souhaitent même que soient " organisées partout où cela est possible et dans toutes les sphères de gauche des remontées via ce type de questionnaire ".

Les débats ( mais le terme participatif n’a été que peu employé ) sont demandés, à condition que les personnes qui s’y expriment soient respectées ; qu’il y ait également des animateur(trice)s capables de présenter les thèmes et de synthétiser les idées énoncées ; que les élu(e)s soient régulièrement présent(e)s pour être mieux à l’écoute.

Là aussi, beaucoup de réponses quant à cette exigence d’une " véritable participation active des militants " . Un souhait aussi largement partagé, celui de " permettre que dans chaque section, quelque soit sa taille ou son poids politique, chacun puisse s'exprimer librement " , être un acteur entendu et écouté.

Et puis comment ne pas relever cette mise en garde, souvent énoncée : ne pas " se faire avoir par les médias et les sondages qui sont aux ordres " ; voir même éviter " ce que l'on a vu ces derniers temps : des déchaînements médiatiques à la STAR-AC qui ont détourné les militants de leurs vraies préoccupations " ( bbnette * )

Beaucoup de réponses enfin concernant l’élaboration d’un véritable projet de formation des militant(e)s et le développement de la communication politique via internet .

(*) les réponses au questionnaire étant anonymes, nous avons retranscrit les pseudos
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