Pierre Moscovici : " allons vers un congrès de rénovation et de reconstruction, évitons la stigmatisation"

Publié le par SD32

Au lendemain de l'annonce faîte par Ségolène Royal d'engager une "consultation participative" des adhérents en vue du congrès de novembre, puis de la réaction de François Hollande qui "pense que les socialistes doivent être moins candidats à ma succession que candidats à convaincre les Français qu'il faut nous faire confiance", rappelant au passage que ce qu'il dit " aux  socialistes, et ça vaut pour tous, c'est que c'est au mois de juin qu'il faut déposer des textes , qu'il faut que ces textes aient une clarté, puissent permettre une vraie délibération, un vrai choix d'orientation, de stratégie et donc aussi de leadership" , Pierre Moscovici s'est exprimé avec clarté et détermination.

"J'ai toujours eu avec les « reconstructeurs » une attitude qui n'était ni de participation active, ni de défiance. Il est utile de débattre avec les partisans de Laurent Fabius, d'Arnaud Montebourg ou de Martine Aubry, pour identifier des convergences, voire aller au-delà.

En ce sens, Jean-Christophe Cambadélis a eu raison de tendre la main à Bertrand Delanoë. Mais lorsque l'on arrive au stade des contributions, il faut être soi-même. Il faut s'affirmer. Social-démocrate, je souhaite un Parti socialiste européen, réaliste, innovant. C'est la ligne que je défendrai, avec beaucoup d'autres, au prochain congrès.

Nous avons avec Arnaud la volonté de travailler ensemble pour bâtir un projet porteur d'espoir. Tout cela sans état d'âme, sans arrière-pensées, sans calcul tactique. Je ne souhaite pas que le congrès du Parti socialiste soit un congrès de désignation de notre candidat à l'élection présidentielle de 2012. C'est beaucoup trop tôt, et ce serait dangereux pour le parti, car une confrontation des présidentiables risquerait de blesser le PS. Choisir un congrès de désignation, c'est combiner tous les inconvénients : dureté des débats, artifices des positions, résultat in­­­certain, compétition prolongée pour le pouvoir.

Je refuse un congrès anti-Royal ou anti-Delanoë, un congrès qui soit orienté contre quelque présidentiable que ce soit je pense à Dominique Strauss-Kahn, à Martine Aubry, à François Hollande, pourquoi pas à d'autres. Allons vers un congrès de rénovation et de reconstruction, évitons la stigmatisation.

Il faut être cohérent. On ne peut pas refuser un congrès de désignation et, dès le lendemain, promouvoir sa propre candidature à l'élection présidentielle. C'est cette attitude qui a empoisonné la vie du PS dans les dernières années. Celui qui sera, sur cette base, premier secrétaire à l'issue de congrès doit s'engager à ne pas être candidat en 2012. Ce sera, bien sûr, mon attitude.

Le congrès doit être un congrès de rupture et traduire un choix réformiste assumé. Il doit déboucher sur un programme de travail ambitieux, sur deux à trois ans. Le parti doit se projeter dans l'avenir en répondant à toute une série de questions. Quelle est notre identité ? Qu'est-ce qu'être socialiste au XXIe siècle ? Quelle est notre conception de la mondialisation ? De l'Europe ? Comment moderniser le parti pour qu'il soit plus en phase avec la société ? Nous devons également réfléchir à un élargissement du PS pour en faire le parti de toute la gauche et désigner notre candidat à l'élection présidentielle à travers des primaires ouvertes à tous les électeurs socialistes."

Et de rappeler enfin
: " Notre opposition ne doit être ni frontale ni complaisante. Le PS doit bien sûr marquer sa désapprobation mais aussi porter des alternatives. Prenons trois sujets. La réforme des institutions proposée par Nicolas Sarkozy ne peut être acceptée en l'état, mais les propositions du comité Balladur méritent d'être discutées. Sur la présidence française de l'Union européenne, nous insisterons pour que le modèle social européen soit au cœur des débats. Sur la réforme des retraites, enfin, ne soyons pas les défenseurs du statu quo mais agissons pour que les questions de la pénibilité ou de l'emploi des seniors soient prises en compte."

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S
Parfaitement d'accord avec ce texte. Il ya cependant une remarque qui m'a troublée: le texte d'accords avec les "reconstructeurs" négocié par JC Cambadélis est illisible tel quel pour le "vulgum pecus". à ceux là, les 10 questions de SR paraîtront infiniment plus compréhensibles. Ne peut on proposer de publier, en même temps qu'une motion complète un "résumé de texte" reflet fidèle des idées et concepts développés mais faisant tout au plus 4 à 5 pages?
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