D'accord avec vous ; où allons-nous ?

Publié le par SD32

Vous trouverez ci-dessous le commentaire de Josiane E...suite à l'article  ASSEZ, publié dans ces colonnes, il y a peu.  Ce qu'écrit Josiane m'a beaucoup touché car c'est l'expression d'une adhérente qui ressent, à sa manière, mais est-elle la seule , la situation de notre parti, actuellement .
J'y ai perçu une certaine colère derrière beaucoup de sagesse. Josiane a accepté que ses propos soient reproduits ici et je l'en remercie.
Philippe PUGNET

D'accord avec vous; où allons-nous ?

J'ai 75 ans ; j'ai toujours été de gauche tout en me refusant à prendre la carte d'un parti car j'ai vu, et malheureusement je verrai encore (si je vis quelques années de plus), des situations semblables à celle que nous vivons en ce moment au PS.

Il y a trois ans, j’ai sauté le pas et j’ai pris ma carte au PS. Je pensais qu’il fallait faire nombre et que cette prise de position me permettrait de dire à ceux avec qui je discutais que maintenant il fallait agir et s’engager.

Aujourd’hui, la tentation est grande pour moi de faire ce que j’ai toujours craint de devoir faire si je militais, c'est-à-dire de déchirer ma carte quand je vois où nous en sommes.

Le parti socialiste avait cette fois une belle opportunité de revenir au pouvoir si nous avions présenté face à Sarkozy un candidat, ou une candidate, dont la stature en tant que chef d’état et la rouerie médiatique aurait été l'égale, ou du moins aurait approché, celles du candidat d'en face, et si ce candidat ou cette candidate avait tenté de faire sinon une union tout du moins un rapprochement avec le reste de la gauche.

Or, qu’avons-nous fait ?

Après la claque du désaveu du peuple français sur la question de la constitution européenne sur laquelle un seul de nos responsables (Laurent Fabius) avait fait une analyse correcte, nous en avons pris une autre en misant  sur une femme parce qu’elle était « femme » et revendiquait hautement cette « qualité » ; alors que c’était peut-être sinon la seule du moins la principale raison que nous avions de la choisir. Nous avons pensé que les Français suivraient, même si manifestement les insuffisances de la personne en question n’en faisaient pas un adversaire à la taille du personnage dont nous avons hérité pour cinq  ans et pour le plus grand malheur des classes modestes et moyennes de ce pays.

Or, même si ce choix n’a apporté « que du bonheur » à Ségolène Royal, il n’a pas convaincu les Français non socialistes. Surtout quand elle n’a manifestement pas cherché à se rapprocher de Laurent Fabius et de Dominique Strauss-Kahn en sollicitant leur aide et leur appui pour la future gestion de la France au lieu de s’installer elle-même superbement sur un piédestal en se déclarant « libre et non liée par le projet socialiste » qui avait été voté par les militants, même si celui-ci n’était pas parfait et réclamait des ajustements. Et prétendre maintenant que son échec est dû à la « méchanceté » de ses petits camarades frise le ridicule.

Surtout qu’elle continue dans la même veine avec sa dernière prestation au Québec où Sainte Jeanne d’Arc cite la Bible : « pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Nous sommes bien un parti qui défend la laïcité ? Ce genre de citation n’a rien à faire chez nous.

Vais-je devoir terminer mon existence en voyant mettre à mal tous les acquis sociaux chèrement gagnés par ceux qui ont tant œuvré avant nous pour nous les transmettre, sans qu’une force solide se crée qui, unie, reprendra le combat pour essayer de ralentir ce démantèlement par l’actuel gouvernement à une seule tête ?

Ceux qui portaient notre espoir sont manifestement aussi « déboussolés » que nous puisqu’ils ne se manifestent pas ou le font, pour certains, d’une manière difficile à accepter en ne refusant pas leur concours au gouvernement actuel. A moins que mon inexpérience de la politique de parti m’empêche de réaliser qu’il leur faut rester dans l’ombre pour le moment et qu’ils réapparaîtront à l’instant opportun ? Si tel est le cas, souhaitons qu’il ne soit pas trop tard quand ils décideront de le faire.

 Et pour paraphraser notre candidate « malheureuse » : prions mes frères !!!

Josiane E...

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