Rénovation et Union !

Publié le par SD32

undefinedLe PS va mal. Il a du vague à l’âme. Comment en serait-il autrement après une troisième défaite à la présidentielle ?

La belle victoire de notre ami François Pupponi démontre une fois de plus que les socialistes sont au corps à corps avec la crise des banlieues. Cette victoire sans appel de l’un des nôtres ne saurait cacher un PS pas vraiment au mieux de sa forme. Cela ne saurait faire oublier que chacun s’enferme dans ses bastions, là ils sont sûrs… car là où les sondages sont mauvais…on ne risque pas son destin.

Le PS, sous influence, oscille. Il est bien souvent le résultat de pressions extérieures à lui-même. Un jour il loue le MoDem. Le lendemain il regarde Besancenot. Il godille entre " oui mais " et " mais non ". Il peine, à part sur le pouvoir d’achat, à construire une alternative crédible.

Que faut-il pour le redresser ? Une rénovation via une nouvelle majorité. Une rénovation sans majorité c’est un couteau sans lame, une majorité sans rénovation c’est une vieille soupe réchauffée.

Pourquoi sommes-nous défavorables à la confrontation qui semble s’imposer mécaniquement entre Bertrand Delanoë et Ségolène Royal ? Tout simplement parce qu’elle nous est imposée par les médias et peut provoquer de grands dégâts ! Oui imposée … Comme les sondages hier nous ont imposés un scénario pour la présidentielle. Encore que, ici il n’est pas tout à fait certain que les acteurs le souhaitent… Et pourtant le match est déjà installé. Seules les municipales produisent un différé et encore !

Chacun se prépare avec résignation à un " Rennes en pire ". Pire parce que le perdant ou la perdante soit prendra des distances, soit voudra revenir avec insistance. Et le tout avec deux élections à la proportionnelle en ligne de mire. Le choc des présidentiables provoquera immanquablement déstabilisation et stérilisation. La division de la gauche et la conservatisme dans le PS, combinés à l’ouverture fictive, c’est l’arme fatale de Sarkozy. Il peut échouer; si nous sommes divisés et conservateurs, il saura en profiter pour rebondir. N’oublions jamais que la décomposition est toujours le recours des bonapartes pour entretenir le lien direct avec le peuple.

Nous avons choisi un autre chemin. D’abord nous avons élaboré collectivement notre manifeste pour un renouveau, c’est notre identité. Puis nous avons tenté de le faire partager. Car le sectarisme nous est étranger, tout autant que l’anathème. Nous voulons l’union sur une ligne claire…

Pour nous le PS est devant une toute nouvelle époque. Nous sommes confrontés à une mutation. Depuis 1920, le PS c’était la gauche non communiste aujourd’hui il peut être la gauche tout court. Mais pour réussir ce changement de pied, le PS doit refonder sa pensée, trouver une nouvelle efficacité dans la justice et se reconstruire. Il doit s’ouvrir aux autres, et principalement à nos électeurs. Cela fait peur ? On ferait des comités de quartier, des comptes rendus de mandat devant une population pas toujours acquise et on n’oserait pas engager le dialogue dans une confrontation positive avec nos électeurs ?

Devant cette tâche on ne peut se retirer sous sa tente en distribuant des bons points. Il faut rassembler tous ceux qui veulent changer la gauche pour changer la France.

Voilà pourquoi nous avons engagé le dialogue d’abord avec les dirigeants/militants/adhérents qui nous semblent les plus favorables à une rénovation programmatique. Avec Alain Bergounioux, Pierre Moscovici, Jean-marie Le Guen, nous avons tenu un séminaire avec les amis de Arnaud Montebourg et Manuel Valls. Les mêmes ont rencontré Vincent Peillon pendant que des discussions étaient ouvertes avec Martine Aubry, mais aussi Ségolène Royal et les amis de Laurent Fabius. Des contacts individuels ont été pris avec Bertrand Delanoë.

Pour l’instant nous avons conclu un contrat de rénovation avec  Rénover maintenant  qui fut présenté à la presse par Sandrine Mazetier et Laurent Baumel.

Mais est ce suffisant ? Pour témoigner certainement, pour bousculer certainement pas. Il faut créer la dynamique rénovatrice. Elle doit garantir l’union et imposer une vraie rénovation.

Cela peut sembler éloigné de la préoccupation de nos concitoyens, c’est inévitable. Mais qui n’a pas entendu sur les marchés ou dans les quartiers, quand ils les fréquentent, l’interpellation « bougez-vous », « rénovez vous », « sortez de vos coquilles », « rompez avec votre confort intellectuel », « quittez vos boutiques », « opposez vous à Sarkozy », « vous êtes inaudibles ». Notre base électorale pousse et tempête.

Il faut être à la hauteur de l’Histoire et en phase avec l’exigence du peuple de gauche.

Les mesquineries calculantes sont subalternes. Nous voulons ouvrir la voie à un renouveau et le contrat de rénovation que nous avons signé avec Arnaud Montebourg est un démenti à tous ceux qui nous voyaient éclater. Mais c’est surtout un encouragement à faire mieux pour la rénovation et l’union.

Jean Christophe Cambadélis
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