Assez des frasques du locataire de l'Elysée !

Publié le par SD32

undefinedL’épisode du Fouquet’s en avait déjà choqué plus d’un . Le voyage à Malte avait provoqué , en son temps, la polémique. L’escapade à Louxor du Président de la République suscite maintenant les plus vives critiques, et pas uniquement dans notre pays . Qu’importe la personne qui l’accompagne : la vie privée de Nicolas Sarkozy m’importe peu, du moins tant qu’elle ne sert pas la politique de communication du locataire de l’Elysée.

Mais alors que des milliers de nos compatriotes vivent désespérément au-dessous du seuil de pauvreté ; alors que des hausses en tout genre grèvent lourdement le pouvoir d’achat  de milliers d’autres ; alors que certains meurent de froid dans l’indifférence la plus totale, et notamment celle des pouvoirs publics, celui qui est sensé montrer l’exemple, celui qui, au nom des valeurs de notre République, devrait se conduire dans le respect de celles-ci, préfère se " vautrer " dans le luxe ostentatoire.

Je souscris pleinement aux propos tenus par Ségolène Royal qui considère que Nicolas Sarkozy " met en cause l'indépendance et la dignité de la fonction présidentielle ". D’ailleurs, a-t-elle ajouté, dans un récent communiqué: " il faut qu'il arrête de nous provoquer par son comportement ostentatoire et cesse d'être à la charge des milliardaires dont une partie des affaires dépend de l'Etat ".

Comment ne pas être aussi d’accord avec Benoît Hamon qui  n’hésite pas à parler du bon investissement réalisé par celui qui a transporté Nicolas Sarkozy en Egypte : " comment M. Bolloré  ( puisque c'est de lui dont il s'agit ) a réussi en affaires ? En faisant de bons investissements. Eh bien aujourd'hui, il continue à faire des investissements et Nicolas Sarkozy est pour M. Bolloré un bon investissement ".

Et de poursuivre : " il est évident aujourd'hui qu'on ne peut pas sérieusement affirmer qu'il n'y a pas de contrepartie à des voyages comme celui-là. Quand le président de la République est l'ami personnel d'hommes, de femmes qui détiennent des journaux, des télévisions, qu'il se fait payer des vacances par eux, qui peut affirmer qu'il n'y a pas de contrepartie? Personne. Tôt ou tard, ses amis lui demanderont la contrepartie au service qu'ils lui ont rendus ".


Mais il n’y a pas que dans l’hexagone que les frasques du Président soulèvent une telle polémique. Ainsi, nombreux sont les commentateurs politiques européens qui s’interrogent souvent de façon peu amène, sur le nouveau style de la présidence française.

Ainsi, en Italie, le quotidien La Repubblica, sous la plume de Bernardo Valli, se demande si, " à la veille de son cinquantième anniversaire, la Ve République n'a pas changé de visage", si " son sixième président, actuellement en fonction, n'est pas en train d'en écrire l'épitaphe ".

En Espagne, même les journaux conservateurs El Mundo et ABC s'étendent sur le coût du séjour et le rôle de Vincent Bolloré, après le prêt de son yacht à Malte.

Mais c'est en Allemagne que les commentaires sont les plus durs, et ce n’est pas pour faciliter les relations franco-allemandes , déjà très conflictuelles. A l'unisson, la presse outre Rhin accuse le chef d'Etat de chercher une fois encore à se mettre en scène, souvent au préjudice de sa fonction.

" Au lieu de se démener, comme le reste de la classe politique du pays, sur le pouvoir d'achat, les retraites ou les délocalisations, il s'en va le week-end à Disneyland ", note le magazine de droite Focus dans son édition en ligne, qui décrit un président à la recherche de "trophées".


" Ehonté, irritant, narcissique ", s'agace la Süddeutsche Zeitung : " Ses prédécesseurs aussi aimaient le luxe. Chez Sarkozy, cependant, cela tourne vite au vulgaire." " Les Français ne peuvent que constater à quel point ce nouveau Napoléon est imprévisible ", conclut le Berliner Zeitung du 24 décembre.

En Belgique, alors que tous les titres, francophones et néerlandophones, plaçaient en "une", mercredi, les photos de Louxor, c’est le quotidien Le Soir qui enfonce le clou  en n’hésitant pas à parler d’une " virée people" par laquelle " Sarko termine 2007 sûr de lui, arrogant, espérant mettre un voile sur ses premiers vrais déboires ".

Jusqu’à quand les français accepteront-ils les frasques de leur Président ?

Philippe PUGNET
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