Qui fait avancer le PS !
Certes, la convergence réformiste de la déclaration est maintenant un acquis pour tous, elle se distingue tout à la fois du surmoi marxiste de la déclaration d’Epinay et de l’évolution « démocrate » des tenants de la troisième voie.
Mais qui a réclamé depuis juin la déclaration de principes ? Qui a théorisé le parti de toute la gauche ? Qui a proposé les primaires ? Qui a mis en perspective le parti réformiste ? Qui a proposé comme modèle la domestication écologique et sociale de l’économie de marché ? Qui a proposé l’égalité réelle ? Qui a défendu le réformisme radical ? etc…
Qui fait avancer le PS ?
Porté par Alain Bergounioux et Henri Weber, ce texte, aujourd’hui loué par tous, tire ses racines dans le Manifeste de Socialisme & Démocratie, initié par Laurent Baumel et les idées défendues par Alain Bergounioux et Henri Weber qui furent présentés au Sénat en décembre 2007 lors de la première réunion des Reconstructeurs, il suffit de lire ces textes pour être honnêtement frappé par leur apport à la déclaration de principes.
Ce regroupement jugé " le mariage de la carpe et du lapin " par Vincent Peillon qui tout au débat de fond a salué la déclaration de principes par un communiqué tonitruant : "aujourd’hui le Parti Socialiste a besoin d’avoir Ségolène Royal à sa tête autour d’une équipe de gens de talents et pas seulement des candidats putatifs et qui l’aident dans sa tâche ».
Qui fait avancer le PS et qui ne s’occupe que des questions d’appareils ?
Cette rupture idéologique doit beaucoup au combat mené par Michel Rocard, Lionel Jospin ou Dominique Strauss-Kahn.
La déclaration de principes codifie tout à la fois le code génétique du PS et la nature de celui-ci. Ce texte donne un autre souffle au débat interne du Parti Socialiste. Certes, il faudra maintenant décliner ces principes en propositions pratiques mais le fil à plomb est là. Le PS est réformiste, écologique et social. « Etre de gauche différemment dans la mondialisation », tel est le message de cette déclaration.
Le débat du congrès est remis sur pied, il ne portera plus entre ceux qui portaient plus ou moins artificiellement la rénovation et les conservateurs. L’argument tombe. Nous sommes tous rénovateurs et réformistes. Ce premier acte du congrès sera donc celui d’une clarification. Le congrès doit le prouver par des propositions, une organisation et une stratégie qui soient à la hauteur des principes que nous allons collectivement adopter.
Jean Christophe CAMBADELIS