Université : les raisons de la colère

Publié le par SD32

Le monde universitaire et de la recherche est en pleine ébullition. Les motifs d’inquiétude et de colère sont multiples : ils concernent autant les dispositifs d’évaluation de la recherche et les conditions d’exercice de l’autonomie que la mastérisation de la formation des enseignants et la réforme du statut des enseignants-chercheurs.

Comment peut-on évaluer les recherches scientifiques et les œuvres de l’esprit ? La recherche se pilote-t-elle ? Comment respecter l’indépendance intellectuelle et matérielle des chercheurs, qui sont pourtant aussi des fonctionnaires ? Comment diffuser les savoirs dans une université qui s’est rapidement massifiée ? La réponse qu’on apportera à ces questions conditionnera pour longtemps les ressorts de la vie intellectuelle.

Alors, si les universités et les instituts de recherche sont engagés dans un mouvement de contestation vis-à-vis de la réforme engagée par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, comment est-on arrivé à un tel blocage ?

L’absence de concertation, la brutalité du président de la République, l’incapacité de prendre en compte l’avis des premiers intéressés expliquent le durcissement du conflit.

L’ampleur du mouvement de contestation, dans les universités et les établissements de recherche, contre les réformes engagées par le gouvernement impose d’ores et déjà de tirer les enseignements de ce qui apparaît comme un échec, tant les positions sont maintenant frontales et irréconciliables. Même si la réforme est finalement appliquée, elle aura perdu beaucoup de ce qui fait la valeur et la force du progrès en démocratie.

L’échec est d’abord celui du gouvernement, dont beaucoup s’accordaient pourtant à reconnaître la volonté d’assumer un certain nombre des difficultés qui affectent gravement l’université et la recherche, depuis le recul de la France dans la compétition internationale et l’état de faillite de certaines universités, jusqu’au déclassement des chercheurs et l’impasse des carrières scientifiques. L’implication de la ministre en charge du dossier, Valérie Pécresse, et son approche plus pragmatique qu’idéologique constituaient d’autres atouts. Mais la méthode choisie, autant que les réponses apportées, ont posé une série de problèmes qui sont allés croissant.

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Publié dans Education

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