Il faut maintenant repenser l'avenir

Publié le par SD32

Alors que la préparation du congrès de Reims a franchi un cap mardi 23 septembre, avec le dépôt des différentes motions, où en est la production d'idées dans la sphère socialiste ? L'avis de Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation Jean Jaurès.

Pourquoi la production intellectuelle des socialistes est-elle inaudible?
Contrairement à ce que l'on dit souvent, beaucoup de nouvelles idées ont été lancées ces dernières années, notamment à travers la République des idées ou, bien sûr, la fondation Jean-Jaurès. J'ai ainsi été frappé pendant la campagne présidentielle de 2007 de voir qu'un ouvrage comme Le Descenseur social, de Philippe Guibert et Alain Mergier, que nous avons édité, était repris aussi bien par Ségolène Royal que par... Nicolas Sarkozy.

Mais c'est vrai qu'une partie de notre travail est insuffisamment audible. Nous portons notre part de responsabilité: nous avons été longtemps plus préoccupés par la production d'idées que par leur diffusion. De leur côté, les responsables du parti socialiste n'étaient sans doute pas assez disponibles pour les recevoir.


Quand François Fillon dit que la droite a gagné la bataille des idées, vous approuvez?
Non, je suis en désaccord. La droite a effectué un vrai travail intellectuel et politique entre 2002 et 2007. La victoire de Nicolas Sarkozy n'est pas le fruit du hasard, elle a été pensée. Mais les études montrent qu'une majorité de citoyens en Europe et en France demeurent attachés au modèle social-démocrate, qui veut conjuguer efficacité économique et justice sociale.


Il ne faut rien changer alors?
Il faut beaucoup changer et je suis optimiste: c'est possible! D'ailleurs, si l'on met en perspective la manière dont a été analysée la défaite de 2007, on se rend compte que, pour la première fois, depuis des années, l'interprétation dominante n'a pas été "On a perdu car nous n'étions pas assez à gauche" mais "On a perdu car nous nous sommes éloignés du réel". C'est une prise de conscience salutaire.

De même, il y a quelques mois, le PS a adopté une nouvelle déclaration de principes. Il a apuré les comptes avec le passé et s'est mis au clair avec son identité. Il faut maintenant repenser l'avenir. Ce sera le défi de la nouvelle direction du PS... et le nôtre !


Quelles idées seront au centre du congrès de Reims?
L'intérêt de la fondation comme la fondation Jean-Jaurès est d'être un lieu de grande liberté dans l'élaboration de propositions. Elle est organiquement et financièrement indépendante du PS. Je m'interdis donc de porter le moindre jugement sur la vie interne du Parti socialiste.

Cela dit, on observe une grande convergence d'idées entre les trois principales motions déposées. Les points de divergence portent davantage sur les questions d'alliance, d'organisation du parti et de mode de désignation du candidat socialiste à la prochaîne présidentielle. A Reims, on discutera peu des questions programmatiques. L'essentiel commencera après, à l'intérieur du parti et au delà.


Comment y prendrez-vous part?
Nous prévoyons d'organiser une réunion mensuelle sur des sujets qui fâchent. Un rapport sera présenté par un expert et nous aurons ensuite un débat avec l'un des responsables du parti et les membres du conseil d'orientation de la fondation.

 

Source L'Express

Publié dans Parti Socialiste

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