Les Socialistes contre la " recentralisation sarkozienne "

Publié le par SD32

La réforme des collectivités territoriales est passée ce mercredi en Conseil des ministres et devrait arriver au Parlement en "mi-décembre". Mais les socialiste n'ont pas attendu pour dire tout le mal qu'ils pensaient de cette réforme.

L'un des points les plus sensibles et des plus décriés est bien évidemment celui des conseillers territoriaux, mesure phare de la réforme. Ils siègeront à la fois au département et à la région.

"Un être hybride que nulle démocratie occidentale ne connaît, au mode d'élection d'une brutalité extrême", s'emporte Alain Rousset , Président de l'Assemblée des Régions de France ( ARF ) et d'Aquitaine. Suivi dans la foulée par Jean-Paul Huchon, le président PS de la région Ile-de-France: "On crée un monstre!"

Les présidents de régions socialistes démontent les arguments d'économie avancés par le Président de la République. "Les conseillers régionaux et généraux ne représentent que 1% des élus locaux. Leur part dans le budget des collectivités est de seulement 0,04%!"

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, leur emboîte le pas: "Le chef d'un Etat dont le déficit s'élève aujourd'hui à 140 milliards d'euros n'est pas vraiment bien placé pour dispenser aux élus locaux ce type de leçon."

Autre controverse notable, la suppression de la taxe professionnelle. Cette dernière, très sensible, fait d'ailleurs l'objet d'un projet de loi à part.

Cette réforme "précipitera dans la faillite de nombreuses collectivités locales dont une vingtaine de conseils généraux déjà en proie aux chutes de recettes liées à la crise", estime Arnaud Montebourg, président du conseil général de Saône-et-Loire.

"Actuellement, 49% de la fiscalité locale est prise sur les ménages et 51% pour les entreprises. Avec le texte de M. Sarkozy, 73% des impôts seraient pris sur les ménages et 27% sur les entreprises", a, pour sa part, déclaré l'ancien ministre de l'Economie Laurent Fabius.

De son côté, Jean Christophe Cambadélis s'est montré encore plus précis, sur cette réforme voulue par le Chef de l'Etat : " non seulement Nicolas Sarkozy tente de sauver son régime par une campagne politique populiste contre les élus...mais il combine une recentralisation judiciaire, médiatique et politique; une soif du contrôle, une passion pour la maîtrise, une volonté irrépressible d’imposer .Nicolas Sarkozy a un souci avec l’autre. Le Président de la République veut pendre la décentralisation à un crochet de boucher."

Et de rajouter un réquisitoire implacable contre cette réforme " cette recentralisation à contre temps supprimant les départements n’est pas chose aisée. Passer au dessus des élus de terrain, les bafouer, jouer sur l’anti élus n’avait pas porté chance au Général de Gaulle en 1969. D’autant que ce retour du pouvoir parisien se combine à la suppression des moyens décentralisés via la fin de la taxe professionnelle. Ce qui fit dire à Alain Juppé: Nicolas Sarkozy se fout de nous. Voilà qui en dit long sur l’exaspération dans son propre camp.

Nicolas Sarkozy tente un classique: Entre le peuple et moi, il n’y aura rien, ni journalistes, ni magistrats, ni même politique. Pas sûr que le seigneur du château ait les moyens de sa rêverie. Et ce n’est pas en promettant de licencier les élus locaux qu’il va retrouver une assise politique déjà fort détériorée. La rupture est maintenant totale, l’abaissement des contres pouvoirs locaux parlementaires et même du premier ministre ne rationalise pas la démocratie, elle la confisque. Nicolas Sarkozy est maintenant nu, gouvernant par lui-même pour lui-même. Avoir soi comme dessein, ne fait pas un destin mais une fin."


Publié dans Parti Socialiste

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