Le rêve brisé

Publié le par SD32

dsk25032009.jpgIl est des anniversaires dont on se serait bien passé : le 14 mai 2011. Ce jour-là, le favori des sondages à l’élection présidentielle, au faîte de sa popularité, Dominique STRAUSS-KAHN, Directeur général du FMI, est arrêté à New-York.

L’affaire sordide du Sofitel débutait : passé un moment d’incrédulité, on allait vite tomber dans l’orchestration bien amenée d’une mise à mort médiatique de celui à qui la présomption d’innocence allait être d’emblée, refusée.

Inutile de revenir sur les différents épisodes qui allaient structurer le feuilleton politico-médiatique de l’été 2011, ni sur cette affaire Banon qui devait succéder à cette affaire Nafissatou Diallo, avant que toutes deux soient supplantées par l’affaire du Carlton de Lille.

Inutile également de parler des faux-amis qui abandonnèrent très vite Dominique Strauss-Kahn, comme d’ailleurs de celui qui voulut tuer le père en tentant de s’accaparer un héritage politique qui ne lui appartenait pas.

Le moment viendra, d’ailleurs, de parler de cet héritage. Car, si aujourd’hui, Dominique Strauss-Kahn n’est plus dans le temps politique, le strauss-kahnisme reste bien vivant et d’une intense actualité.

N’oublions pas que c’est bien Dominique Strauss-Kahn qui, au lendemain de la défaite de la gauche à l’élection présidentielle de 2007, lançait le grand débat de la rénovation de la gauche en déclarant : « Le socialisme du réel doit être celui d’une gauche efficace au temps de la mondialisation. Trois principes l’animeront : une vraie compréhension des inégalités et non pas une grille de lecture dépassée ; une efficacité sociale et non pas des slogans inopérants ; une stratégie émancipatrice redonnant de la force à l’idée de progrès ».

Déjà, en 2002, dans son livre de référence, La Flamme et la Cendre, il nous donnait une vision globale de la société. Dominique Strauss-Kahn proposait alors une analyse des mutations en cours et des enjeux pour l’avenir. Il concluait en énonçant : « le monde nouveau reste à bâtir [mais] certainement pas en repartant de rien [...] Bâtir la société des hommes, mais la bâtir différemment en aidant à définir le socialisme du nouvel âge ».

Par ailleurs, en 2004, dans un autre ouvrage,  Pour l’égalité réelle, Dominique Strauss-Kahn dessinait les contours d’un modèle social-démocrate rénové (les 3 socialismes) et ouvrait « des pistes pour que la lutte contre les inégalités devienne une doctrine concrète : le réformisme radical ».

Aujourd’hui, un an après, le peuple français a élu un Président de gauche, François Hollande, celui que personne n’attendait mais qui a su franchir tous les obstacles pour parvenir aux marches de l’Elysée. Le sarkozysme a été rejeté aux oubliettes de l’Histoire mais pas ses conséquences économiques et sociales dramatiques pour nombre de nos compatriotes.

Je ne sais si le hollandisme constituera le socle d’une nouvelle doctrine politique mais souhaitons que le réformisme soit au cœur de l’action de notre nouveau Président.

 

Philippe PUGNET

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bravo mr pugnier pour cette analyse sans complaisance et les faux amis se reconnaitront j'en suis sur<br /> mais viendra l'heure ou les masques tomberont et peut etre seront nous surpris<br /> amicalement
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